Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 380.

30 oct 1847 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre santé – La voie où Dieu semble vous appeler – Nombreuses petites épreuves ici – Je ne suis pas sans reproche.

Informations générales
  • PM_XIV_380
  • 0+545 a|DXLV a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 380.
  • Orig.ms. ACR, AD 545; D'A., T.D. 19, pp. 254-255.
Informations détaillées
  • 2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 PATY, ISIDORE DE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 30 oct[obre] 1847.
  • 30 oct 1847
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
  • *Monsieur*
    *Monsieur du Paty*
    *Sous-chef à la Direction générale des Postes*
    *Paris.*
La lettre

Etes-vous donc, ma chère fille, aussi souffrante que Soeur Marie-Aug[ustine] le prétend? Je soupçonne que cette méchante fille a voulu me chagriner, en mettant un peu d’exagération dans ce qu’elle me dit. De grâce, faites-moi tenir au courant de votre état fort exactement. Voulez-vous que je parte plus tôt? Pour peu que cela vous fasse du bien, soyez sure que j’arriverai. Je vous assure que si je ne croyais pas très utile, pour ne pas dire nécessaire, d’être ici pendant ces premiers jours, je serais bien vite parti. Je vais prier Notre-Seigneur de vous faire profiter de tout votre mal et de me faire posséder mon âme dans la patience, tant que je vous saurai souffrante. J’ai dit, il y a un moment, la messe pour vous. Que Notre-Seigneur vous applique sur le coeur une goutte de son sang, afin de guérir tout ce qui a été blessé; je le lui demande avec beaucoup d’instances. Je souhaite bien vivement aussi que votre âme s’éclaire sur la voie où Dieu semble vous appeler: elle peut être un peu rude, mais c’est la condition de toute voie qui conduit à la perfection. De quelque point de cette pauvre terre que nous partions pour tendre au ciel, il faut s’attendre à rencontrer la douleur sous ses pas. Je ne me doutais pas de tout ce qu’avaient de bon les deux petites pages que vous m’avez adressées, au moment où vous commenciez à souffrir; mais écrivez-moi donc vite que vous allez mieux ou qu’il faut que je parte pour aller vous voir.

J’écris deux lettres: l’une à Soeur M.-Vincent, l’autre à Soeur Marie-Aug[ustine]. J’espère qu’elle sera contente de moi. J’ai ici beaucoup de petites épreuves. L’esprit de charité semble s’affaiblir. Je ne me trouve pas sans reproche; peut-être ferais-je bien de mettre plus d’efforts dans les exemples que je devrais donner. Adieu, ma chère fille. Que Notre-Seigneur vous soit bon! Je prie aussi la Sainte Vierge, que j’aime beaucoup plus depuis quelque temps, de me payer de retour en vous protégeant et en se tenant auprès de vous, comme je voudrais y être.

Notes et post-scriptum