Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 411.

19 jan 1848 Paris GERMER_DURAND_EUGENE

Professeurs de mathématiques.

Informations générales
  • PM_XIV_411
  • 0+553 a|DLIII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 411.
  • Orig.ms. ACR, AC 96; D'A., T.D. 20, pp. 3-4.
Informations détaillées
  • 2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MILLET
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
    3 SAINT-CYR-L'ECOLE
    3 VERSAILLES
  • A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND
  • GERMER_DURAND_EUGENE
  • [Paris, 19 janvier 1848](1).
  • 19 jan 1848
  • Paris
  • *M. Durand*
La lettre

M. Durand

(Confidentielle)

Cher ami,

Voici une petite négociation diplomatique à traiter. J’ai vu hier ce professeur de Saint-Cyr dont je vous ai parlé. 1° Il n’était que professeur adjoint; 2° Il professait les fortifications et non les mathématiques; 3° Il est très vrai que M. Millet voulait lui confier son Ecole préparatoire à Versailles; 4° Il a préparé plusieurs jeunes gens à Saint-Cyr, qui ont été admis avec de très bons numéros; 5° Avant d’avoir été six ans professeur à Saint-Cyr, il avait été chargé des écoles de sous-officiers dans son régiment.

J’ai causé une heure avec lui; il a de l’esprit, une grande facilité d’élocution. Je lui ai demandé un mois de réflexions. Pourrait-on lui donner la classe de mathématiques pour la seconde année? Vous savez qu’il nous faudra trois professeurs, mais il donnera des répétitions. M. Sauvage n’en prendra-t-il pas ombrage? M. Sauvage conserverait toujours la troisième année, mais ne comprendra-t-il pas la nécessité de se présenter à l’examen de licence? Car s’il me faut un licencié en mathématiques et qu’il ne le soit pas, il me faudra lui donner un collègue supérieur de rang. Tâchez de lui faire comprendre la chose de votre mieux, comme aussi, si vous croyez qu’on puisse avoir mieux que l’homme dont je vous parle, nous pourrons ajourner sans difficulté. Toutefois vous comprenez que le titre d’ancien professeur à Saint-Cyr (sans entrer dans les détails) ferait un très bon effet. Du reste, les familles qui le patronnent ici sont on ne peut plus honorables.

Adieu. Mille hommages à Mme Durand, et à vous, mon cher ami, l’affection la plus dévouée.

E.D’ALZON.

En me relisant, je me trouve un peu obscur. Voici ce que je veux vous demander: 1° Le professeur dont je vous ai parlé, avec les données que j’indique, vous va-t-il? 2° La seconde année de mathématiques lui convient-elle? Lui le veut très fort, mais devons-nous la lui donner? 3° M. Sauvage ne s’offusquera-t-il pas? 4° Ne peut-on pas, au contraire, profiter de la circonstance pour persuader à M. Sauvage de prendre un grade qui lui conserve le premier rang dans la maison? Voilà les questions, auxquelles je vous prie de répondre.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La date ne semble pas de l'écriture du P. d'Alzon (sans doute ajoutée par le destinataire).