Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 412.

mar 1848 Paris FABRE_JOSEPHINE

Quelques traits de votre caractère et les moyens à employer pour les corriger.

Informations générales
  • PM_XIV_412
  • 0+557 a|DLVII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 412.
  • Cop.ms. du P. Vailhé ACR, AQ 91, d'après la copie (non retrouvée) de la destinataire; D'A., T.D. 20, p. 5.
Informations détaillées
  • ** Aucun descripteur **
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE
  • FABRE_JOSEPHINE
  • [Paris ? mars 1848](1).
  • mar 1848
  • Paris
La lettre

Ma chère enfant,

Il y a quelques jours déjà que je vous dois une réponse. Ma fatigue, qui est assez grande, m’a fait retarder de vous dire combien je suis frappé de quelques points capitaux dans votre caractère, que je veux vous faire observer, car votre direction se résume dans ce que je vais vous dire.

1° Vous avez une ardeur excessive pour le bien ou le mal, d’où je conclus [à] la nécessité de fuir les occasions du mal, car si vous y tombiez vous rouleriez jusqu’au fond de l’abîme.

2° Vous avez une impétuosité de caractère qui vous fait faire quelquefois le bien même de travers, et c’est pour cela qu’il faut absolument travailler à devenir maîtresse de vous-même pour ne pas dépasser votre but.

3° Vous êtes facilement portée à la tristesse et au découragement. C’est un défaut qu’il faut absolument combattre par la pratique de la vertu d’espérance, c’est-à-dire par une grande dévotion à Notre-Seigneur Jésus-Christ.

4° Enfin, vous avez une grande impressionnabilité, dont il faut vous préserver autant que vous le pourrez, et pour cela il faut vous exercer le plus possible à l’esprit de douceur, de patience et de vraie humilité.

Maintenant, ma chère enfant, quels moyens devez-vous employer pour atteindre à la perfection que Dieu demande de vous? Je crois qu’il faut d’abord vous établir dans un grand esprit de foi, demander avec persévérance cet esprit à Notre-Seigneur qui sûrement vous l’accordera, si vous voulez être un peu forte et énergique. Souvenez-vous, ma bien chère enfant, que les termes moyens ne peuvent vous convenir, que, dès lors, vous devez aller à Dieu sans partage. Je pense souvent à vous et je conjure Notre-Seigneur de vous faire achever ce carême en paix, prière et mortification.

Tout à vous en Notre-Seigneur, avec le coeur d’un vrai père.

Notes et post-scriptum
1. La destinataire a ajouté cette note: "Cette lettre n'est pas datée, mais elle est très ancienne: elle est de 1847 ou 1848". (S.V.)