Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 515

6 jun 1849 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Retard de son voyage à Paris – Il est satisfait du jeune Pernet – Les dispositions à la révolte qu’elle découvre en elle ne l’inquiètent pas – Journée passée à la campagne avec un prédicateur Jésuite – Autres nouvelles.

Informations générales
  • PM_XIV_515
  • 0+622|DCXXII
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 515
  • Orig.ms. ACR, AD 652; V. *Lettres* III, pp. 449-450 et D'A., T.D. 20, p. 95.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 BONTE MORALE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DESOBEISSANCE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 FETE-DIEU
    1 HUMILITE
    1 LOISIRS
    1 MAISONS D'EDUCATION CHRETIENNE
    1 MAISONS DE CAMPAGNE
    1 MAITRES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SAINTETE
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOYAGES
    2 ACHARD, MARIE-MADELEINE
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 CORAIL, ALPHONSE
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PERNET, ETIENNE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 6 juin 1849.
  • 6 jun 1849
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
  • *Madame*
    *Madame la Supérieure de l'Assomption*
    *n° 94 rue de Chaillot*
    *Paris.*
La lettre

Ma chère fille,

Vous désirez une prompte réponse, je me hâte de vous l’adresser. Je ne pourrai partir que le dimanche 17 ou le lundi 18 d’ici, parce que le bon M. Pernet, qui arrive, a besoin que je lui fasse faire une retraite qu’il vient de commencer, il y a une heure. Je ne veux pas me trouver un jour maigre en route, non pour moi, mais pour un jeune homme avec qui je dois voyager. C’est un retard de quelques jours, mais qui arrangera bien des choses. Je resterai dix à douze jours et je serai de retour vers le 5 ou le 6 juillet, époque où tous nos Messieurs me réclament. M. Pernet a fait un excellent effet sur tous nos Messieurs. Il se sent porté d’amitié surtout envers M. Hippolyte, et je suis ravi de ce penchant qui le séparera tout d’abord des autres professeurs. Nous avons sa place toute trouvée, si nous n’en faisons pas un novice l’an prochain.

Quant à ce que vous me dites de vos dispositions à la révolte, je n’en suis pas le moins du monde inquiet; je ne les considère que comme une grande infirmité morale que Dieu vous inflige pour vous humilier et pour vous apprendre à vous tenir toute petite. Humainement parlant vous seriez trop bonne sans cette faiblesse ou maladie. Quant à moi, je l’accepte sans la moindre difficulté, comme le bon Dieu vous l’envoie, et je n’en suis pas moins le serviteur de votre âme, autant que je puis en être capable. Quand je vous verrai, j’espère pourtant vous faire du bien. Mais il faut avant tout bien prier Dieu pour qu’il fasse de vous une sainte, comme j’espère que vous le serez un jour.

Nous avons passé, hier, la journée à la campagne pour célébrer ma fête, qui pour les réjouissances est renvoyée à l’été. Le P. Corail, celui qui nous a prêché la retraite, y a assisté. Les deux systèmes d’éducation se sont trouvés en présence. Je présume qu’il n’a pas emporté de la maison une idée aussi bonne que la première fois. J’en suis désolé, mais je ne changerai pas pour cela ma manière de faire. Je serais très heureux réellement de prêcher la profession de Soeur Marie-Bernard, mais il m’est impossible d’être à Paris pour la Fête-Dieu.

Adieu, ma chère fille. Que Notre-Seigneur vous soit en aide! A revoir bientôt. J’oubliais de vous dire que Soeur Marie-Madeleine est au plus mal. Soeur Marie-Vincent est venue me voir avant-hier. J’avais été forcé d’aller passer vingt-quatre heures à Montpellier. La lettre de Soeur Th[érèse]- Em[manuel] me semble parfaite. Adieu. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZ[ON].
Notes et post-scriptum