Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 533.

12 sep 1849 Lavagnac MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il part pour le Vigan, s’intéresse à sa santé et à la conversion de son oncle – Proposition d’aller ensemble en Angleterre – Il est dans la disposition d’être totalement son père – Il lit le Nouveau Testament – Remerciements à une Soeur.

Informations générales
  • PM_XIV_533
  • 0+644|DCXLIV
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 533.
  • Orig.ms. ACR, AD 668; V. *Lettres* III, pp. 488-489 et D'A., T.D. 20, p. 115.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 CRAINTE
    1 ECRITURE SAINTE
    1 ESPERANCE
    1 FAIBLESSES
    1 ORAISON
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 VOLONTE
    1 VOYAGES
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 LEEDS, DUCHESSE DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    3 ANGLETERRE
    3 OSTENDE
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Lavagnac, le 12 septembre 1849.
  • 12 sep 1849
  • Lavagnac
  • *Madame*
    *Madame la Supérieure de l'Assomption*
    *n° 94 rue de Chaillot*
    *Paris.*
La lettre

J’ai reçu hier soir, ma chère fille, votre bonne lettre d’Ostende. Je me hâte de vous écrire deux mots seulement, parce que je pars dans un moment pour Le Vigan, afin d’essayer si l’air natal me rendra les forces qui ne me reviennent pas, tant s’en faut. Cependant, j’ai l’espoir que cette faiblesse pourra avoir un terme, car il me semble que mon estomac est disposé à prendre un peu plus de force. Et vous, ma chère fille, vous me dites bien ce que vous faites, mais non pas comment vous allez, ce dont je ne suis pas du tout rassuré. Cependant, avec les soins que vous prodigue M. de Fr[anchessin], peut-on croire que vous ne vous rétablirez pas? Je vous félicite de tout mon coeur de ce que vos craintes à son sujet sont dissipées. Je prie Dieu qu’il vous donne la puissance d’obtenir de lui ce que vous avez obtenu de sa garde-malade.

Si, au lieu d’aller en Angleterre le 1er novembre, vous n’y alliez que vers le 15 ou le 20, voudriez-vous que je vous y accompagnasse? Je ne sais pas plus l’anglais que vous, mais je présume que vous prendriez une de vos Soeurs anglaises, et, quant à moi, je m’en tirerais comme je pourrais. Ce ne me serait pas fort difficile. Peut-être pourrions-nous nous voir assez souvent encore. Si, au contraire, vous pensez qu’il valût mieux que je n’aille qu’à Paris, vous seriez bien aimable d’être exacte au rendez-vous de la duchesse de Leeds. Faites là-dessus ce qui vous paraîtra le meilleur.

Si vous êtes dans l’intention d’être tout à fait mon enfant, je puis vous assurer, ma bonne fille, que je suis dans la disposition d’être tout à fait votre père. Revenons donc à ce qui était autrefois, et, soyez-en sûre, Dieu bénira cette simple confiance qui vous renaîtra au coeur, à la place de cette vilaine volonté que Jésus-Christ ne bénit pas.

Je lis en ce moment beaucoup le Nouveau Testament. C’est là où je fais mes méditations, ne cherchant pas à tout comprendre, mais m’arrêtant à ce que je comprends et le creusant de mon mieux. Soeur Th[érèse]-Em[manuel] m’a donné quelques détails sur les voyageuses(1), pour qui je prie de mon mieux. J’ai tâché d’être assez exact à répondre à cette bonne Soeur, afin de lui témoigner de la confiance. Elle porte sur tout ce qu’elle écrit un cachet admirable.

Adieu, ma chère fille. Je ne puis vous dire la joie que j’éprouve de vous voir redevenir ma bonne fille d’autrefois. Tout à vous avec le coeur le plus dévoué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans sa lettre du 5 septembre qui est conservée.