DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 214

dec 1864 PERNET Etienne aa

Il a reçu du P. Cusse à son propos une lettre de dignité blessée. – Nouvelles du P. Brun.

Informations générales
  • DR05_214
  • 2415
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 214
  • Orig.ms. ACR, AP 313; D'A., T.D. 34, n. 14, p. 39.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGES
    1 HONNEURS
    1 MAITRES
    1 MISSION D'AUSTRALIE
    1 SUSCEPTIBILITE
    2 BRUN, HENRI
    2 CUSSE, RENE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 QUINN, JAMES
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 AUSTRALIE
    3 FRANCE
    3 NEWCASTLE, AUSTRALIE
    3 ROCKHAMPTON, AUSTRALIE
  • AU PERE ETIENNE PERNET
  • PERNET Etienne aa
  • [fin-décembre 1864](1).
  • dec 1864
La lettre

Mon Pernichon,

Le P. Cusse vous demande pour la fondation d’un collège à Newcastle. Je lui réponds: « Ecrivez à Pernichon; s’il veut partir, je vous l’envoie; mais je serai bien surpris s’il vous répond », (sous-entendu affirmativement). Cusse réplique par une lettre de dignité blessée(2), affirmant que quand on est prêtre, on mérite bien l’honneur d’une réponse. Je rétorque qu’il ne s’agit ni d’honneur ni de dignité, mais de savoir si vous consentirez jamais à vous refaire maître d’école.

Enfin, Mgr Quinn a promis au P. Brun(3), que Cusse appelle l’abbé Brun, de s’établir avant un an à Rockhampton. Dieu soit béni! Mais j’écris au P. Brun d’exiger la promesse par écrit. Si je pouvais savoir pourquoi Mgr Quinn n’a jamais voulu me répondre, j’en serais bien content(4). Demandez-le au P. O’Donnell, en lui souhaitant la bonne année de ma part.

Addio et soyez sage.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Notre lettre date des environs d'une nouvelle année. Les T.D. la situaient en *janvier 1864*. Mais la lettre du P. Cusse dont il est question ici porte la date du 21 octobre 1864 (OT 183). D'autre part, les nouvelles du P. Brun que le P. d'Alzon tient du P. Cusse sont données à peu près dans les mêmes termes au P. Galabert dès le 21 décembre.
2. "Il serait étonnant que Pernet vînt avec moi... sous la juridiction d'un archevêque qui lui laisse sa liberté plutôt qu'avec le P. Tissot ou l'abbé Brun... sous la domination du *demi-protestant* évêque qui les tyrannise? Votre étonnement m'étonne!" (Lettre de Cusse du 21 octobre). Le 15 décembre, le P. Cusse exprime à nouveau au P. d'Alzon son étonnement devant ses hésitations à lui envoyer le P. Pernet: les perspectives offertes par le collège qu'il lui confierait sont si belles pour l'Assomption! Cela dit, une réflexion du P. d'Alzon l'amène à revenir sur les circonstances de son départ: "Si je n'avais pas fait un coup de tête en vous quittant, il y aurait eu, dites-vous, moyen d'arranger bien des choses. Mon cher Père, vous savez bien que je ne vous ai pas quitté; j'ai quitté Dr Quinn ce qui est bien différent; *et en cette occasion je n'ai agi que par le conseil des évêques du pays*; ce n'était donc pas un coup de tête. En France vous avez peut-être tous agi ab irato, et vous pouvez juger par toute ma correspondance depuis que je suis à Newcastle que je n'ai pas gardé le moindre souvenir de cette affaire et que mon plus vif désir est toujours de vous assurer un pied en Australie. [...] Quant à toutes les choses qu'il y aurait eu moyen d'arranger si je n'eusse pas quitté *Dr Quinn*, qui empêche de les arranger maintenant? Allons à la bonne franquette, mon père; [...] pourquoi donc aurions-nous le ridicule amour-propre de ne pas reconnaître que nous avons agi avec précipitation et ne reviendrions-nous pas sur nos pas? [...] la raison doit chez nous faire bonne justice de ce que nous appelons ici selfishness, c'est-à-dire le superlatif de l'amour-propre. Que sommes-nous après tout pour compter nos personnes pour quelque chose quand il s'agit du bien de la religion?..." Et le P. Cusse achève sa lettre en remerciant le P. d'Alzon pour son portrait: "votre barbe vous donne un air par trop vénérable."
3. Voir *Lettre* 2404 et n.
4. La dernière lettre reçue de Quinn est du 19 juin 1862 (voir *Lettre* 1751, n. 3). La minute de la dernière lettre écrite à Quinn porte la date du 25 juillet 1862 et n'exigeait pas de réponse spéciale. Les lettres au P. Brun auraient pu sans doute offrir une indication sur la lettre dont parle ici le P. d'Alzon, mais elles ne sont pas conservées. A plusieurs reprises (notamment le 17 août et le 16 septembre 1863), le P. Brun suggère au P. d'Alzon de se mettre en rapport avec Quinn pour régler la situation des A.A. dans son diocèse.