DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 345

9 jul 1880 Nîmes MALBOSC_MADAME

Je crains pour nos religieux de Paris, le 14 – Joseph – Le gouvernement est bien embarrassé.

Informations générales
  • DR13_345
  • 6977
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 345
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc, Berrias (Ardèche); Correspondance d'Alzon n° 60; Photoc. ACR, DT 309; cop. de M. Guy de Malbosc (avril 1993), ACR, DT 189.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 AUMONIER
    1 BANQUES
    1 CAVES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRARIETES
    1 FEMMES
    1 FONCTIONNAIRES
    1 GOUVERNEMENT
    1 INDEPENDANCE CATHOLIQUE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 LEGISLATION
    1 LOISIRS
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 NUTRITION
    1 PAIX
    1 PARESSE
    1 PREDICATION
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUX
    1 REPUBLICAINS ADVERSAIRES
    1 SPOLIATEURS
    1 SYMPATHIE
    1 VIN
    2 GAMBETTA, LEON
    2 MALBOSC, JOSEPH DE
    2 MALBOSC, MADAME PAULIN DE
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    3 ESPAGNE
    3 PARIS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Nîmes, 9 juillet 1880.
  • 9 jul 1880
  • Nîmes
La lettre

Ma chère cousine,

Les républicains sont bien aimables de nous procurer les merveilleux témoignages de sympathie que nous recevons de toute part. Et nos Pères de Paris auraient eu fort à faire pour manger tous les dîners qu’on a mis à leur disposition. Merci mille fois merci de tout ce que vous voulez faire pour nous. Je tremble un peu pour nos religieux de Paris dans la journée du 14, mais on a soin de dire qu’on a emporté tout ce qui est précieux, et que le bon vin est chez Gambetta et consorts. Ceux qui voudront boire sauront où sont les bonnes caves. Cela fait rêver les banquiers qui deviennent mélancoliques en regardant leurs coffres-forts et achètent des revolvers.

Je viens il y a dix minutes d’avoir la visite de Joseph(1), préoccupé lui aussi de savoir ce que je deviens. Ah quel dommage qu’il soit paresseux! C’est bien le plus ravissant garçon qu’on puisse trouver, si peu qu’il veuille en prendre la peine. Mercredi prochain on ne sortira pas mais on campera, et l’armée aura à veiller au salut de la patrie.

A dire vrai, le gouvernement est horriblement embarrassé, ah si c’était à refaire! Les consultations des avocats, les démissions des magistrats, tout cela vexe. Ou écrit de Paris que l’apaisement est à l’ordre du jour. Les femmes sont hors de cause, on les approuvera malgré elles. Quant à nous, nous maintenons que nous n’avons pas besoin d’être approuvés, que le droit commun nous suffit. Il y a trois jours quelques congrégations voulaient s’entendre avec le gouvernement. Grâces à Dieu on s’est maintenu dans le silence et l’indépendance, c’est ce qui est mille fois plus digne.

Si nous sommes chassés, nous enverrons le noviciat en Espagne, avec un ou deux prêtres. Les autres resteront comme aumôniers, prédicateurs, etc. Nous prendrons une besace, voilà tout.

Adieu bonne et chère cousine, mille tendresses à tous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Fils de Paulin de Malbosc et d'Alix de Roussy, élève au collège de l'Assomption.