Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 126.

11 dec 1861 Nîmes MALBOSC_MADAME

L’épreuve de Félix – La situation du pape et de l’Eglise exige de nous une vie profondément chrétienne de sacrifice et de dévouement – Rapports tendus entre le ministre de la Justice et l’évêché.

Informations générales
  • PM_XV_126
  • 1702 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 126.
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche); Corresp. d'Alzon n°2; Photoc. ACR, DT 251; Transcription J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 CAUSE DE L'EGLISE
    1 CHATIMENT
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 FOI
    1 GOUVERNEMENT
    1 JUSTICE
    1 PAPE
    1 PENITENCES
    1 PIETE
    1 PRESSE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINTETE
    1 SOUFFRANCE
    1 TEMOIN
    1 VERTU DE FORCE
    2 FELIX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 NIMES
    3 SAINT-VICTOR-DE-MALCAP
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Nîmes, 11 décembre 1861.
  • 11 dec 1861
  • Nîmes
La lettre

St-Victor vient d’être témoin de bien des douleurs, ma chère cousine, et je regrette profondément d’avoir été empêché de vous y faire une petite visite lorsque Dieu y frappait si cruellement ce pauvre Félix. J’aurais bien vivement désiré lui offrir quelques consolations qu’il eût comprises car il est plein de foi, et je ne puis vous dire combien ma soeur a été édifiée de sa résignation. Je n’ai pas même pu le voir à son passage par Nîmes, j’étais absent hélas. Dieu nous envoie à chaque instant de bien cruels avertissements, quel besoin nous avons de nous jeter entre ses bras et de faire ce qu’il nous demande!

Il me semble que les événements qui se précipitent avec tant de rapidité nous avertissent de retremper notre foi et notre courage; c’est pourquoi je vous avoue que la piété me semble devoir aujourd’hui prendre un caractère tout particulier de force et d’énergie; il est temps de sortir de mille petites misères pour nous poser grandement, fortement, saintement dans une vie profondément chrétienne de sacrifice et de dévouement. Hélas, que de prières, que de bonnes oeuvres réclame la situation du souverain pontife et de l’Eglise! Aussi ma bonne cousine, cette seule pensée me semble un aiguillon propre à vous donner des forces nouvelles pour devenir une très grande sainte, et par ce côté je compte que vous allez faire des progrès tout comme si vous aviez fait une retraite d’un mois.

Je voudrais vous donner des nouvelles. Je n’ai guère que celles que donnent les journaux. En voici une pourtant: Mr le ministre de la Justice a fait défense à tous les magistrats de Nîmes d’avoir le moindre rapport avec Monseigneur. Le premier président après cette communication officielle a déclaré en particulier à un conseiller que j’avais failli être cité en police correctionnelle. Voilà où nous en sommes, et nous n’en resterons pas là. Soyez-en bien assurée.

Dieu nous pousse et veut que nous allions plus loin, et pour l’épreuve des uns et pour le châtiment des autres.

Je vais passer la semaine prochaine à Alais, mais je n’ose guère espérer vous y voir plus qu’à Nîmes.

Adieu, ma chère fille, mille choses à votre mari; croyez-moi, je vous prie, bien entièrement vôtre en N.S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum