Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 164.

6 aug 1865 Le Vigan MALBOSC_MADAME

Un régime de repos à ne pas suspendre – Chercher son appui en Notre-Seigneur – La souffrance, grand moyen de sainteté – Un marché à conclure – Une machine à vertu – Varia.

Informations générales
  • PM_XV_164
  • 2599 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 164.
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche); Corresp. d'Alzon n°6; Photoc. ACR, DT 255; Transcription J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • 1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CHRIST CENTRE DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 CONTRARIETES
    1 EFFORT
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 JOIE
    1 LACHETE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 REPOS
    1 SAINTETE
    1 SERMONS
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SOUFFRANCE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VERTUS
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOLONTE DE DIEU
    1 VOYAGES
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 LA CHADENEDE, MADAME DE
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME AMEDEE
    3 NIMES
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Le Vigan, 6 août 1865.
  • 6 aug 1865
  • Le Vigan
La lettre

Ma chère cousine,

Ne m’en veuillez pas trop si je n’ai pas encore répondu à votre longue lettre d’il y a huit jours. C’est le porteur lui-même qui en est cause. Constance, Juliette et quelques autres personnes que j’étais enchanté de voir, m’empêchaient d’écrire. Quand on a besoin de se soigner on ne peut pas faire tout ce que l’on voudrait.

Je n’irai donc pas à Nîmes et malgré tout mon regret de ne pas vous voir, je ne puis me décider à suspendre ce grand régime de repos qui, ce me semble, me fait un peu de bien.

Ah, que vous avez raison de vous tourner avant tout du côté de N.S. et que je voudrais communiquer votre expérience à une foule de gens qui ne savent vraiment pas ce qu’ils font quand ils se tournent vers les créatures quelles qu’elles soient au lieu de se tourner très uniquement du côté de Dieu, non pas que par moments on n’ait pas besoin d’un appui un peu extérieur mais vous êtes mille fois dans le vrai en ne le considérant que comme un accessoire. L’important est de se bien coller à celui de qui toute force dérive.

Vous souffrez, vous avez souffert. C’est le grand moyen de la sainteté; de tous les chapitres de l’Imitation, les deux qui me vont le mieux, c’est celui sur la sainte voie royale de la croix, le dernier du second livre, et puis celui sur la privation de toute consolation. Voyons, voulez-vous un traité entre nous, je serai votre père, je porterai vos embrouillages, l’exposition de vos ennuis, mais de votre côté vous serez courageuse et gaie dans la mesure où vous sentez que Dieu veut que vous le soyez, sans quoi je vous gronderai bien fort, et je vous menacerai de vous planter là si mes sermons deviennent inutiles et je pourrai bien finir par accomplir mes menaces quoiqu’au fond je préfère être toujours votre père. Voilà mon marché: dites oui ou non.

Vous avez raison, on invente tant de choses aujourd’hui qu’on pourrait bien inventer une machine à vertu, à perfection; que ce serait bon que la sainteté par un procédé mécanique. L’invention viendra là un jour. En attendant, veuillez ne pas tant examiner à quel point d’abattement vous êtes et tout bonnement faire tous vos efforts pour être bonne comme si vous n’étiez pas abattue.

Je ne me relis pas pour avoir le temps d’ajouter un mot pour Marie qui va vous arriver et pour pouvoir vous prier de dire à Mme de La Chadenède, supposez qu’elle soit encore à Nîmes, que je ne lui ai pas répondu parce qu’elle ne m’a point dit sur quel point du globe elle portait ses périgrinations. Adieu, ma bien chère cousine; voulez-vous ma messe de mercredi prochain? Je dirai à N.S. certaines choses sur votre compte.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum