Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 255.

8 jul 1873 Le Vigan MALBOSC_MADAME

Un chapelet béni par le pape – Je n’ai pas vu Paulin – Une photographie peu ressemblante – Votre aînée – Joseph – L’Espérou – Constance – Je deviens huître et fossile.

Informations générales
  • PM_XV_255
  • 4826 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 255.
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche); Corresp. d'Alzon n°37; Photoc. ACR, DT 286; Transcription J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • 1 CHAPELET
    1 CHAPELLE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONVERSATIONS
    1 FATIGUE
    1 JOIE
    1 MALADES
    1 PELERINAGES
    1 REPOS
    1 VENERATION DES IMAGES SAINTES
    1 VOYAGES
    2 GIRY, LOUIS DE
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 LOUISON
    2 MALBOSC, FRANCOISE DE
    2 MALBOSC, JOSEPH DE
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME AMEDEE
    3 CRIQUEVILLE-AU-PLAIN
    3 ESPEROU, L'
    3 NIMES
    3 SURAY
    3 VIGAN, LE
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Le Vigan, 8 juillet [18]73.
  • 8 jul 1873
  • Le Vigan
La lettre

Ma chère cousine se figure que j’ai oblié son chapelet. Pas du tout, seulement j’ai eu la fantaisie de le faire bénir par le pape (chacun a la sienne) et c’est pour cela qu’il est en retard. Paulin a été souffrant, paraît-il, et c’est ce qui explique un second retard car on m’avait bercé de la douce espérance de voir votre époux, et pas du tout. J’ai quitté Nîmes sans pouvoir lui serrer la main.

Je suis furieux contre le photographe qui a abymé Marie. Les photographes n’en font pas d’autres. J’ai deux portraits de la même personne. Ils se ressemblent comme la nuit et le jour. Quand on aura saisi Marie ressemblante, vous m’enverrez une autre image.

Vous ai-je dit que Sr Jeanne-Emmanuel m’avait conté avec joie et bonheur l’habileté qu’elle avait mise à faire causer votre aînée dont elle est est ravie? Ainsi, si c’était elle qui sût l’épancher, ce serait chose faite.

Joseph est un charmant garçon, seulement le jour où nous avons inauguré la statue de St Pierre à la porte de la chapelle de l’Assomption, tandis que tout le monde baisait le pied droit, lui a cru devoir baiser le pied gauche, mais il l’a fait avec une telle componction que St Pierre aura été content de lui.

Eh bien, je suis au Vigan. Avant-hier je suis monté à l’Espérou avec deux mille personnes, certains disent trois mille. C’est encore un pèlerinage assez beau pour un lieu désert comme l’Espérou. Toutefois, il faut bien le dire, je suis un peu las pour le quart d’heure, aussi je me repose d’une façon scandaleuse.

Vous voyez à mon écriture que je ne puis guère tenir la plume. Constance m’a écrit ses émotions de Suray. Quand on peut les prévoir, on les évite. C’est mon avis. Quant à sa propriété de Criqueville, j’espère qu’elle sort d’en prendre, mais son mari est un peu têtu, enfin il en faut de toutes les espèces. Je m’arrête sur un chapitre qui me fait déparler et je trouve le gros, gros, gros Louison(1) de beaucoup préférable aux dissertations sentimentales des maris inappréciés(2).

Adieu bonne cousine. Mille tendresses à votre ravissante nichée, je deviens huître et bientôt fossile, et pourtant je vais avoir soixante-trois ans. J’espère bien vous voir dans trois semaines, n’est-ce pas? Ainsi à bientôt.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. *Louison*: lecture incertaine.
2. Le ms a *inapréciés*.