Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 256.

25 sep 1873 Nîmes MALBOSC_MADAME

Le temps passe et je ne vous écris pas – Votre froideur – La distinction – Un peu de mortification – Une retraite sans qu’on s’en doute – Etre contente de tout en N.S.

Informations générales
  • PM_XV_256
  • 4887 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 256.
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche); Corresp. d'Alzon n°38; Photoc. ACR, DT 287; Transcription J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • 1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 COURS PUBLICS
    1 CURE
    1 DISTINCTION
    1 JOIE
    1 PELERINAGES
    1 PENITENCES
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 SAINTS
    1 SENTIMENTS
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    2 ROUSSY, ABBE DE
    3 LOURDES
    3 NIMES, GRAND SEMINAIRE
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Nîmes, 25 sep[tembre 18]73
  • 25 sep 1873
  • Nîmes
La lettre

Suis-je assez maussade à mon tour de ne pas vous répondre, chère cousine? Quand votre lettre est arrivée, j’étais en plein chapitre général. Depuis je suis à la retraite du séminaire. Le temps s’en va, j’ai votre lettre sur moi, et le temps passe et je ne vous écris pas quoique j’y pense sans cesse.

Voilà ce que c’est que se troubler, la joie s’en va, le contentement manque. Eh oui, je comprends votre froideur et je comprends aussi que Dieu vous demande autre chose. Hier, j’ai fait une conférence à nos jeunes gens sur la nécessité d’être des hommes distingués. On peut être très distingué sur toutes les choses qui en sont la forme extérieure.J’aime surtout la distinction qui vient du dedans. Celle-là, vous l’avez, mais ce n’est pas pour le moment votre affaire. Vous préféreriez l’autre, n’est-ce pas?

Et pourtant vous pouvez fort bien si vous le voulez agir autrement qu’une machine, puisque vous pouvez agir comme une sainte.

Si vous croyez qu’un peu de mortification vous serait utile, je pense que l’été étant passé, elle ne saurait vous faire mal et vous ferait du bien. Pourtant modérez-vous. Quant à une retraite, il faut que cela vienne tout naturellement et en fait, on peut vous en faire faire une sans que personne ne s’en doute. Le temps que vous donnez aux visites, vous pouvez le donner pendant huit jours au bon Dieu et tout s’arrangera.

Le pèlerinage de Lourdes part le 6 oct[obre]. C’est vous seule qui pouvez juger s’il est utile d’y pousser P[aulin].

Vous avez admirablement bien fait de m’écrire, cela vous épanche et pourvu que vous me permettiez de prendre mon temps pour vous répondre, vous voyez que je vous réponds. Apprenez à être contente de tout en N.S., vous ne désirerez alors plus rien.

Que va faire votre abbé de Roussy? Je voudrais bien le voir un peu, je vous assure. Je vais partir et ne serai libre que vers le 15 oct[obre].

Adieu bien chère cousine. Me déchiffrez-vous? Ma lettre est coupée par les doléances des curés. Je ne me relis pas.

Bien tendrement vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum