Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 273.

21 aug 1875 Notre-Dame des Châteaux MALBOSC_MADAME

Sur un pic dans la vallée de Beaufort – Dix-huit gamins ayant la vocation du martyre – Le lait et la montagne m’ont remonté – Suivez vos attraits en tout abandon à la volonté de Dieu – Votre belle-soeur.

Informations générales
  • PM_XV_273
  • 5425 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 273.
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche); Corresp. d'Alzon n°42; Photoc. ACR, DT 291; Transcription J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 CELLULE
    1 CONTRARIETES
    1 CUISINIER
    1 CURE
    1 GUERISON
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 RESPONSABILITE
    1 SEMINARISTES
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 SUPERIEURE
    1 VIEILLESSE
    2 BESSON, LOUIS
    2 JEANNE DE CHANTAL, SAINTE
    2 MALBOSC, FAMILLE DE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 BEAUFORT-SUR-DORON
    3 MONTPELLIER
    3 SAVOIE
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • [Notre-Dame des Châteaux], 21 août [18]75.
  • 21 aug 1875
  • Notre-Dame des Châteaux
La lettre

Je suis, ma chère cousine, dans la vallée de Beaufort, sur un pic détaché des montagnes qui m’entourent, pourtant à 1000 mètres au moins au dessus du niveau de la mer; mon peuple qui me soigne avec les plus pieuses intentions, m’avait mis au dessus de la cuisine qui fume par la fenêtre. Je ne pouvais ouvrir celle de ma chambre sans avoir la fumée et la chaleur de la cuisine. Aujourd’hui ils ont découvert que je serais bien ailleurs, mais ils sont si bien intentionnés! J’ai 18 gamins très intelligents ayant tous la vocation du martyre sauf deux qui préfèrent être curés.

C’est aujourd’hui Ste Jeanne-Françoise de Chantal et j’ai prié pour tous les vôtres, mais plus particulièrement pour Françoise et Jeanne. Quant à Marie, pourquoi ne m’écrit-elle pas?

Puisque vous voulez que je vous parle de moi, sachez que je vais assez bien, quoique vieux. C’est effrayant, en arrivant ici je n’en pouvais plus. Puis la fraîcheur du lait, la solitude, les montagnes, tout cela ma remonté.

J’espère beaucoup du nouvel évêque.

Quant à vos attraits, suivez-les en toute douceur et abandon à la volonté de Dieu. Ne vous tracassez pas de ce que vous ne faites pas, pourtant écoutez le plus possible ce que Dieu vous porte à faire mais sans préoccupation.

Je ne sais plus ce que je vais devenir. Je reste bien à Notre-Dame des Châteaux par Beaufort (Savoie) mais ce qui adviendra de moi, passé le 1er sept[embre], chi lo sa? Quant à votre belle-soeur, j’ignore ses destinées, je me suis presque brouillé avec la supérieure générale à cause d’elle. Evidemment la supérieure de Montpellier périra à la tâche. On ne comprend pas qu’il faut deux religieuses de valeur pour une foule de motifs.

Je ne sais si je dois insister mais il n’y a pas de ma faute. Je vous donne mon adresse afin que Joseph puisse m’écrire si ses occupations le lui permettent.

Adieu, chère cousine, mes souvenirs à Paulin, à tous. Que je voudrais pouvoir vous faire une petite visite. Bien tendrement à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum