Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 275.

15 dec 1875 Nîmes MALBOSC_MADAME

Encore grand vicaire – Les invitations au sacre – Un compliment impertinent – Vous êtes sous l’action d’une crise.

Informations générales
  • PM_XV_275
  • 5537 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 275.
  • Orig.ms. Famille G. de Malbosc à Berrias (Ardèche); Corresp. d'Alzon n°43; Photoc. ACR, DT 292; Transcription J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CONTRARIETES
    1 CRAINTE
    1 DOUCEUR
    1 ELECTION
    1 EVEQUE
    1 MALADES
    1 PARLEMENT
    1 PARLEMENTAIRE
    1 RUSE
    1 SENTIMENTS
    1 SEVERITE
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VOLONTE
    2 BESSON, LOUIS
    2 BOYER, FERDINAND
    2 PAULINIER, JUSTIN
    3 DOUBS, DEPARTEMENT
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 VERSAILLES
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Nîmes, 15 décembre [18]75.
  • 15 dec 1875
  • Nîmes
La lettre

Oui, ma chère cousine, je suis encore grand vicaire. Pour combien de temps? Mes religieux auraient voulu que je ne le fusse pas, pour pouvoir m’occuper exclusivement d’eux. Mes amis d’ici voudraient que je le sois longtemps. D’autres me voudraient à mille lieues. Je fais pour le mieux. Je suis au mieux avec l’évêque. Ce qu’on vous a écrit est mêlé de vrai et de faux. Si je vous vois, je vous l’expliquerai: ainsi Mgr Besson ne pouvant inviter tous nos députés a laissé faire l’archevêque qui a invité ceux qu’il connaissait. C’est l’archevêque qui a fait les invitations. Quant à Boyer, il a soulevé assez d’intrigues contre Mgr Besson pour qu’on ne l’invitât pas. Mais celui-ci n’y était pour rien, ni moi non plus, car j’ai fait dire à Versailles qu’on inviterait ceux qui voudraient venir. Or à cause des votes, personne n’a pu y aller ni députés du Gard ni députés du Doubs pourtant intimes amis de l’évêque.

Je vous détaille ce fait pour vous donner une idée des autres. Dimanche, on a fait à l’évêque, au nom du cercle central, un compliment de la plus souveraine impertinence. Les chefs en sont honteux aujourd’hui mais c’est dit et on les connaît.

Quant à vous, ma fille, vous êtes à un âge où les sentiments se transforment en bien ou en mal, selon la force de la volonté. Vous êtes sous l’action d’une crise. Je vous entends me dire: « eh non! » A quoi je réponds: « mais si ». Prenez garde, vous risquez de vous accoutumer à prendre la vie par le côté agacé, ce qui n’est pas à coup sûr le plus beau. Devenez à la fois ferme et souple. Ferme contre les obstacles, souple envers les procédés. Laissez passer doucement beaucoup de choses quand elles ne vous éloignent pas de Dieu.

Il me tarde bien, bien de vous revoir. Votre seconde lettre coup sur coup m’avait causé une terreur. Je croyais quelqu’un de vos enfants malade. C’était un détail de votre état, et, voyez, quel monstre je suis, en vous lisant, j’ai dit: « bon, ce n’est que cela ». Adieu, ma fille, on tient beaucoup à vous et aux vôtres.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum