Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 86.

10 aug 1857 Clichy ROCHER_THERESE-Augustine ra

Mon affection de père – La méditation – Amour et souffrance, conditions de la perfection – Votre franchise me plaît – Fille de Marie et fiancée de Jésus.

Informations générales
  • PM_XV_086
  • 0884 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 86.
  • Orig. ms. ACR, AL 213; D'A. T.D. 34, n.2, p.312-313.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 DEFAUTS
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 FILLE DE LA SAINTE VIERGE
    1 FRANCHISE
    1 ORAISON
    1 SAINTETE
    1 SOUFFRANCE
    1 VIE SPIRITUELLE
  • A MADEMOISELLE THERESE DE ROCHER
  • ROCHER_THERESE-Augustine ra
  • [Clichy], 10 août 1857.
  • 10 aug 1857
  • Clichy
La lettre

Bien sûr, mon enfant, j’ai pour vous une véritable affection de père, et je désire que vous en soyez bien convaincue, afin qu’étant plus à l’aise je puisse vous faire plus de bien; ce que je souhaite de tout mon coeur.

Je tiens surtout à ce que vous fassiez très bien la méditation et que vous vous y appliquiez de toute votre âme. C’est difficile, c’est pénible, je le sais. Il faut le vouloir. On en vient cependant à bout. Excitez-vous surtout à un grand amour envers Notre-Seigneur, et promettez-lui de vous corriger de vos défauts pour lui être plus agréable.

Souvenez-vous, ma chère enfant, que la perfection est à deux conditions, l’amour et la souffrance: l’amour parce qu’on ne fait bien que ce qu’on fait par amour, et la souffrance, parce que notre nature est si mauvaise qu’elle n’arrive à la perfection qu’à la condition d’opérer en elle une foule de retranchements et de sacrifices très douloureux. Si donc vous voulez devenir une sainte, appliquez-vous à aimer Notre-Seigneur de toute votre âme, et puis préparez-vous à souffrir beaucoup. Tâchez, je vous en prie, d’être bien maîtresse de vous, afin de prouver à Notre-Seigneur que vous voulez être un jour son épouse. Tournez toutes vos pensées vers lui et soyez sûre qu’il ne vous abandonnera pas.

Si ce que vous avez trouvé ne vous fatigue pas trop, je vous permets de vous en servir de temps en temps, mais pas souvent. Plus tard, nous verrons. Votre franchise me fait plaisir. Continuez ainsi. Rien ne me plaît davantage que cette simplicité et cette confiance. Je vous la rendrai en intérêt.

Adieu, ma chère enfant. Soyez bien fille de Marie et comportez-vous en tout, comme une petite fiancée de Jésus. Tout à vous du fond du coeur(1).

E. d’ALZON.

Térèse

E. d'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Cette lettre a échappé accidentellement à l'édition (Tome II, 1978).