Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 140.

8 jun 1863 PROPAGANDE Congrégation

Demande d’une décoration pontificale pour Pierre Baragnon et Antoine Alléon.

Informations générales
  • PM_XV_140
  • 2016 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 140.
  • Arch. Congr. Propag., Scritti Riperi nei Congressi, Romanio Constantinopo. 1861-1864, n°34, pièce 662; Copie de J.P. Périer-Muzet.
Informations détaillées
  • ** Aucun descripteur **
  • A la Congrégation de la Propagande
  • PROPAGANDE Congrégation
  • [8 juin 1863]
  • 8 jun 1863
La lettre

Le P. d’Alzon se permet de solliciter de Sa Sainteté une décoration pontificale pour Mr Pierre-Louis-Numa Baragnon (1), jeune écrivain catholique qui s’est distingué par le talent et par le courage avec lesquel il a repoussé les provocations les plus graves. Mr Baragnon, à qui l’on voulait faire une situation difficile en le provoquant en duel, a eu le courage de déclarer qu’il ne se battrait pas, uniquement pour avoir le droit de continuer à combattre pour l’Eglise. Le récompenser serait réjouir les catholiques de Nîmes. Le P. d’Alzon sollicite une faveur analogue pour Mr Antoine ALLEON, banquier du sultan (2). Mr Alléon est un catholique très pratiquant, très riche et très influent. Si l’on veut préparer des ressources matérielles aux oeuvres dont le P. d’Alzon s’occupera à Constantinople, il importe de faire quelque chose pour les hommes placés dans une situation influente, et telle est celle de Mr Alléon.

8 juin 1863

Notes et post-scriptum
1. Cette lettre pose un vrai problème. Pierre Baragnon (1830-1904) est un ancien élève du collège de Nîmes. Journaliste et écrivain, (il dirigea notamment le *Journal de Constantinople*), ami de hautes personnalités turques, il a rendu des services éminents au P. d'Alzon pendant son séjour à Constantinople en cette année 1863, comme en témoigne abondamment la correspondance de ce dernier. Mais est-il le héros de l'histoire du duel? En effet, tout récemment, en novembre 1862, au terme d'une longue polémique, son cousin Numa Baragnon (1835-1892), ancien élève du collège lui aussi, futur sénateur inamovible, alors rédacteur à *L'Opinion du Midi*, avait été provoqué en duel par J.B. Roucoule, secrétaire de rédaction au *Courrier du Gard* et, en vertu de ses convictions religieuses, avait refusé de se battre (v. *Lettre* 1859, n.2). - Y a-t-il eu confusion ? De la part de qui ? Du P. d'Alzon ? C'est inimaginable. Plus vraisemblablement de la part de celui qui a rédigé la demande, qui, notons-le, n'est pas signée et s'exprime à la troisième personne: peut-être le P. Vincent de Paul Bailly, alors encore étudiant et déjà procureur de la congrégation à Rome. C'est du moins une hypothèse.
2. Plusieurs lettres du P. d'Alzon aux Pères Bailly et Galabert et au Card. Barnabo lui-même, entre le 15 juin et le 26 octobre 1863, rappellent cette demande d'une croix pour Mr Antoine Alléon, banquier du Grand-Turc. Par contre nous n'avons trouvé dans la correspondance conservée du P. d'Alzon, aucune allusion à une demande de décoration pour un Mr Baragnon.