- PM_XV_206
- 3568 a
- Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 206.
- Cité par H.-D. GALERAN dans *Croquis du P. d'Alzon*, p.38.
- ** Aucun descripteur **
- A MONSIEUR L'ABBE HENRI GALERAN
- GALERAN Abbé Henri
- Lavagnac jeudi [15 avril 1869](1)
- 15 Apr 1869
- Lavagnac
Mon cher ami, votre lettre m’a fait un vrai bien. Vous avez raison, nous devons rester unis dans les joies, surtout dans les peines, nous qui sommes prêtres et avons la consolation de monter à l’autel pour les vivants et pour les morts.
Que Dieu m’accorde une sainte mort comme celle des miens à qui j’ai fermé les yeux! A mesure que le vide se fait autour de moi, je m’attache plus fortement à Notre-Seigneur et aux oeuvres qu’il a daigné me confier. Mon ami, il n’y a que lui qui reste toujours le même près de nous dans le temps; il ne varie jamais ni dans sa présence ni dans son amour. Restons-lui fidèles afin de le retrouver, pour ne jamais le quitter, dans l’éternité où il doit être notre récompense et notre joie. Ah! Sursum corda!
Vous me donneriez une bien grande envie de venir vous voir en Angleterre. Dieu vous a traité en enfant gâté en vous appelant à travailler dans un pays où il y a tant de bien à faire. Ici, nous voyons des tempêtes se former à l’horizon; nous avons de grandes épreuves à traverser, mais Dieu et son Eglise sont là!
Adieu, cher ami, écrivez-moi souvent et croyez à mon inaltérable affection en Notre-Seigneur (2).
Marie-Françoise d'Alzon (1818-1869), soeur cadette du P. d'Alzon, et veuve, à 33 ans, du comte Anatole de Chastenet de Puysegur (1811-1851), était décédée à Nîmes le 4 avril 1869. Ses funérailles avaient eu lieu à Lavagnac le 6 et le P. d'Alzon rentra à Nîmes le 19 ou le 20. Le jeudi qui date la lettre du P. d'Alzon peut donc être le 8 ou le 15. Choisissons le 15, les condoléances de l'abbé devant venir de loin.
2. Une autre lettre du P. d'Alzon répondant aux condoléances d'Henri Galeran est conservée (*Lettre* 3570; Orig.ms ACR, OA 34). Elle est datée du 16 avril. Les deux lettres ont un point commun: le soutien mutuel que se doivent les prêtres. Le P. d'Alzon aurait-il répondu deux fois à la même lettre de M. Galeran? Dans les circonstances du moment, chagrin, surmenage, innombrables réponses à donner, la chose, si elle reste étonnante, n'est pas impossible.