Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 146

1864-feb-15 Nîmes CHAPONAY Comtesse

Remerciement pour son exactitude – Conseils de vie spirituelle adaptés à sa situation – Adoration du Saint-Sacrement – Se sanctifier dans l’ordre des choses où établit la Providence – développer l’amour de Nôtre-Seigneur.

Informations générales
  • PM_XV_146
  • 2160 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 146
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/1. Transcription ACR BG 224/1.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Evêché de Nîmes, Nîmes le 15 février 1864
  • 1864-feb-15
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Vous êtes d’une exactitude admirable. Madame (1), et je vous en remercie. J’arrive de Paris et suis tout heureux d’ouvrir avec vous une cor respondance que je prie N.-S. de bénir.

Ce que vous me dites de vos difficultés sur ce qu’on vous trouve trop sévère, trop parcimonieuse pour vos dépenses personnelles, trop prêcheuse, serait difficile à trancher, si vous ne m’indiquiez vous-même la solution. Evidemment on ne peut vous dire à propos de chaque détail de votre vie: ‘arrêtez-vous ici, allez jusque là’ Puis vous n’êtes pas une religieu se, vous êtes une femme du monde, mère de famille, maîtresse de maison. Le caractère de ceux qui vous entourent doit contribuer pour beaucoup à votre ligne de conduite, mais vous avez un guide assuré. C’est N.-S. au St Sacrement. Rendez-vous, aux pieds de notre bon Maître; le témoignage que vous n’agissez pas par esprit de sauvagerie, par peur de l’effort, que vous êtes toute disposée à vous sanctifier dans l’ordre des choses où vous êtes établie par la Providence, et soyez bien assurée que la réponse se fera très clairement entendre. Vous verrez quelle mesure de condescendance, quelle mesure de fermeté vous devez apporter dans votre conduite, et, pourvu que vous ayez une grande bonne volonté, dans la charité et l’oubli de vous-même, tenez pour sûr que toutes vos résolutions, même vos maladresses, supposé que vous en fissiez, auront tôt ou tard un bon résultat.

Développez dans votre âme l’amour de Notre Seigneur au Saint Sacrement. C’est la dévotion des dévotions, dédommagez-le par votre amour de tout ce que les hommes lui donnent d’ingratitude. Oh quand serons-nous victimes pour lui et avec lui!

Veuillez agréer. Madame, l’hommage de mes plus respectueux sentiments.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
(1) Madame la Comtesse Antonin de Chaponay (1828-1909) est née Cécile de Reinaud de Boulogne de Lascours, d'une famille gardoise bien connue du P. d'Alzon. Elle a épousé son mari (1814-1889) en 1850. Les parents de Mlle Cécile de Lascours se nomment Louis-Joseph Reinaud de Boulogne de Lascours (+ 12 déc. 1879) et Mme née Sophie Voyer d'Argenson (1804-+ 23 novembre 1861). Les circonstances de la découverte de ces 71 lettres autographes du P. d'Alzon en juillet 2001, s'étendant de 1864 à 1880, ont été présentées par le P. Jean-Paul Périer-Muzet dans le bulletin romain *AA Informations*, octobre 2001, n° 9, p. 33 et dans le bulletin de la Province de France, *A.T.L.P.*, octobre 2001, n° 173, pp. 17-18. Nous avons été très heureux d'apporter le démenti le plus cinglant à toutes les opinions fausses et paresseuses, y comprises celles imprimées dans *L'Assomption et ses Œuvres*, qui estimaient la recherche d'inédits alzoniens terminée ou vouée à l'échec. *Lex est quod notamus*.