Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 162

1865-may-20 Nîmes CHAPONAY Comtesse

L’amour de Dieu est plus grand que tout abîme – Aller de l’avant sans reculer – Fon-dation de la maison de Bulgarie au Vigan – Enflammer et purifier son zèle par une prière constante.

Informations générales
  • PM_XV_162
  • 2519 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 162
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/12. Transcription ACR BG 224/12.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Evêché de Nîmes, Nîmes, le 20 mai 1865
  • 1865-may-20
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Je me hâte, ma bien chère fille, de vous féliciter des grâces que le bon Dieu vous a faites. Profitez des pieuses ardeurs qu’il verse dans votre âme, mais ne vous découragez pas si elles disparaissent. Quelques dures que soient les épreuves qui vous sont ménagées de temps en temps, que rien ne vous arrête: allez, marchez, donnez-vous, et donnez-vous encore. L’amour de Dieu est plus grand que tout abîme, que tout océan, que tout espace. Il faut aller, il faut se précipiter dans l’immensité d’un amour dont on ne verra jamais le terme et c’est la joie de la créature de penser qu’elle peut dès ici-bas commencer de se perdre en Dieu pour l’éternité. Courage, ma bien chère fille, ne reculez plus. Je suis heureux de vous aider toujours dans la mesure que Dieu veut et que vous pouvez désirer. Ecrivez-moi tout ce que vous voudrez, aussi longuement que vous le voudrez. Je pars pour le Vigan, j’aurai plus de temps pour vous répondre. Je vais fonder notre pe-tite maison de Bulgarie. Nous aurons un certain nombre de bonnes filles, elles seront, je l’espère, bien pénitentes et bien généreuses.. Priez pour el-les; ce sont des filles pauvres et je voudrais bien que N.-S. nous aidât à dé-velopper leur bonne volonté.

Quant à votre zèle, je le loue et je vous engage à le purifier et l’enflammer le plus possible. C’est une ardeur qui s’excite par la prière. Priez beaucoup, priez longtemps, priez toujours. La prière enveloppe d’une im-pression des grâces qui peu à peu deviennent saintement contagieuses.

Quand vous aurez longtemps prié. Dieu vous communiquera ce que vous aurez à faire. Si vous êtes incertaine, vous me consulterez avec détail et, j’espère pouvoir vous repondre.

Adieu, ma fille, je veux que vous me donniez bientôt de vos nouvelles. Je demande du fond du cœur à Dieu qu’il vous épure et qu’il vous dilate le cœur de façon à courir dans la voie qu’il vous montre.

Tout vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum