Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 184

1867-jun-20 Nîmes CHAPONAY Comtesse

II lui laisse toute sa liberté – II lui ordonne de communier tous les jours si possible – Pour la pénitence qu’elle s’en tienne aux désirs – Dévotion au Saint-Sacrement – II lui de- mande de prier pour les Oblates et la mission de Bulgarie.

Informations générales
  • PM_XV_184
  • 3019 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 184
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/19. Transcription ACR BG 224/19.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Nîmes, 20 juin [18] 67
  • 1867-jun-20
  • Nîmes
La lettre

Tant que vous voudrez vous adresser à moi, ma chère fille, j’en se- rai très heureux et je vous promets de vous répondre avec toute l’exactitude dont je serai capable. Toutefois je vous laisse pleine et entière liberté de consulter ailleurs afin de ne vous gêner en rien.

Je vous ordonne, ne dussiez-vous vous confesser qu’une fois par an, de communier aussi souvent que vous le pourrez, tous les jours quand ce ne sera pas impossible. Il faudra l’évidence d’un péché mortel bien posi-tif pour vous écarter de la sainte table. Or je suis assuré qu’en ce moment vous n’en faites pas.

Quant au désir de la pénitence que vous ne pouvez guère réaliser en ce moment, il faut vous en tenir aux désirs, vous contentant d’offrir avec toute la joie et l’ardeur possible ce que la Providence vous impose de douloureux. Offrez-vous comme victime, dites à N.-S. que la victime ne se frappe pas elle-même, dites-lui d’être le sacrificateur s’il ne vous donne pas la santé nécessaire pour vous châtier de vos propres mains. Cette disposi-tion passive quand elle est voulue très sincèrement amène de la part de Dieu bien des croix plus dures que celles que nous aurions pu choisir nous-mêmes. Je ne saurais trop vous pousser à la dévotion envers le St Sacre-ment et tout ce qui se rapporte à son culte. Je commence, ce soir, une série de processions, où en portant notre divin Maître dans mes mains, je le prie-rai bien pour vous. Je crois que c’est une belle faveur quand Dieu accorde à certaines âmes de leur donner l’amour de l’Eucharistie.

Adieu, ma chère fille, toutes vos intentions me seront présentes. Priez aussi de votre côté pour ma petite congrégation d’Oblates que je vou-drais envoyer en Bulgarie pour y bien faire connaître N.-S et y réparer les outrages dont il est l’objet au très saint Sacrement.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
J'ai grand peine à tenir la plume.