Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 192

• PM_XV_192
• 3311 a
• Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 192
• Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/21. Transcription ACR BG 224/21.

• A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
• CHAPONAY Comtesse
• Evêché de Nîmes, Nîmes le 19 mai 1868
• 1868-may-19
• Nîmes
• Evêché de Nîmes

Ce que vous me dites de votre âme, ma chère fille, me semble bien bon. Pour moi, je ne puis qu’y voir un appel de Dieu. Chercher l’humilia-tion et l’horreur du péché me semble un moyen certain de sanctification ra-pide, surtout si l’amour va du même pas se développant dans votre cœur. L’humilité, l’horreur du péché et l’amour de Dieu réunis ne peuvent, ce me semble, conduire à l’illusion. Restez donc sous cette impression pourvu que vous puissiez vous y maintenir en paix. Votre état me semble bon pour vous qui vous y purifiez, pour votre famille à qui vous pouvez obtenir des grâces, pour l’Eglise qui a besoin que quelques âmes se dévouent sans par-tage à une sainteté cachée et à une perfection qui console d’autant plus N.-S. qu’elle n’est que pour lui. Nous avons tant à prier dans le temps actuel pour apaiser ces flots d’orgueil qui se précipitent sur la société. Je vous conjure de vous maintenir toujours très humble, très petite, très rien du tout pour plaire à notre divin Maître.

Je prierai pour vos enfants bien volontiers. Ce matin après avoir dit la messe à l’autel de s[ain]t Joseph, j’ai fait une instruction où je montrais ce grand saint veillant sur l’enfance de N.-S. et d’où je concluais à l’obligation des parents de veiller sur l’éducation de leurs fils. Hélas, hélas, que d’illusions ne se fait-on pas? Voilà pourquoi la France se perd.

Adieu, ma chère fille, veuillez croire à mon plus entier dévouement en N.-S.