Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 208

1869-may-1 Le Vigan CHAPONAY Comtesse

La situation familiale des de Puységur – Son neveu, Jean de Puységur – Propositions de mariage.

Informations générales
  • PM_XV_208
  • 3590 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 208
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/28. Transcription ACR BG 224/28.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Le Vigan, 1er mai [18]69.
  • 1869-may-1
  • Le Vigan
La lettre

Je vous remercie de votre mais, car moi aussi j’en ai un. Le Cte Maxime de Puységur a eu quatre fils. L’aîné était mon beau-frère, mais le second est dans la même situation que le frère de Melle de V. Le troisième ni le quatrième n’ont jamais rien eu, pas plus que mon beau-frère bien en- tendu. M. Ladislas s’est marié à Mlle de Beaumont, mais n’a pas eu d’en- fants. Il vit encore dans une maison de santé. Jamais dans la famille on n’a eu rien de semblable à déplorer.

Je n’ose pas trop parler de la tournure de mon neveu qui me va très fort à moi. Si j’étais à Nîmes, je vous enverrais sa photographie. Je ne puis vous le donner pour un savant, mais il déteste les romans, lit beaucoup des ouvrages d’histoire, est sérieux, a un jugement très sûr et surtout loyal, un excellent caractère et après avoir été à Paris deux ou trois ans dans le mon-de, il se prend tous les jours à aimer davantage la vie de château et de fa-mille. Melle de V. consentirait-elle à passer une partie de l’année dans le Midi? Ce serait une condition sine qua non. Vous voyez avec quelle confiance absolue je me permets de vous parler. Madame. Si je connais-sais quelqu’autre mais, je me ferais un devoir de vous le dire, comme je suis convaincu que si vous en pouviez découvrir de votre côté, vous vou-driez bien m’en prévenir. Mon projet est de traverser Lyon dans les der-niers jours de mai ou les premiers jours de juin. Peut-être si vous le jugez à propos, aurai-je l’honneur de causer avec vous, mais jusqu’ alors je crois in-dispensable de garder le secret. Mon neveu sous le coup de la douleur de sa mère ne veut pas entendre parler de se marier, mais les deux ou trois per-sonnes qui avec moi lui portent un véritable intérêt, sont persuadées que quand on lui aura évité ce qui est pénible dans ces sortes de négociations, il se décidera assez aisément à cause de la solitude où il se trouvera.

Voilà, Madame, que vous avez toute ma pensée. Vous y voyez mes désirs. Il faut prier. Dieu accordera aux prières de ma sœur que notre plan réussisse, s’il est le meilleur.

Veuillez, Madame, agréer l’hommage de mes plus respectueux sentiments.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum