Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 263

1874-may-2 Nîmes CHAPONAY Comtesse

Il est ému des souffrances que lui cause son fils Pierre – II lui reviendra.

Informations générales
  • PM_XV_263
  • 5025 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 263
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/49. Transcription ACR BG 224/49.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Nîmes, 2 mai [18]74.
  • 1874-may-2
  • Nîmes
La lettre

Laissez-moi vous dire tout d’abord, Madame, combien je suis ému de toutes les souffrances que vous cause votre malheureux enfant. Hélas j’avais trop vu tout cela. Mais si je l’ai bien jugé, pour le moment, les avances sont bien inutiles. Il s’en rirait et voilà tout. Il conserve évidemment pour sa mère un sentiment indéracinable, mais il ne faut pas trop y compter. Il faut qu’il passe par les déceptions. Il y passera et alors, ou il se précipitera dans l’abîme ou il vous reviendra. Votre rôle est de prier et d’attendre. La prière fera pencher son cœur de votre côté, mais vouloir obtenir trop tôt quelque chose serait tenter l’impossible. Voilà une bien rude croix, la plus affreuse pour une mère. Priez pour qu’il vive assez pour avoir le temps de se retourner vers Dieu. Mais ne luttez plus, ne sollicitez plus, ne faites plus d’avances. C’est à son tour à en faire. Peut-être ne le voudra-t-il pas? Mais il faudra qu’à un moment donné, il vous revienne. Soyez-en sûre. Il serait trop dur de penser qu’il est perdu à tout jamais.

Veuillez croire. Madame, à mon plus affectueux désir de vous être bon à quelque chose et de vous témoigner toute ma respectueuse sympathie.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum