- PM_XV_281
- 5619 a
- Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 281
- Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/54. Transcription ACR BG 224/54.
- A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
- CHAPONAY Comtesse
- Nîmes, 30 avril 1876.
- 1876-apr-30
- Nîmes
Nous célébrons aujourd’hui, ma chère fille, la fête de ste Catherine de Sienne (1) dont les épreuves furent si terribles. Son amour même lui était un accroissement de souffrances. Avez-vous remarqué dans sa vie le moment où elle s’aperçut que Nôtre-Seigneur voulait lui impnmer les stigmates? Or à ce moment elle demanda que ses plaies ne fussent pas visibles et les rayons sanglants qui la transperçaient se transformèrent en rayons de lumière. Personne ne vit les stigmates. Voilà le modèle de toute chrétienne qui tend à la perfection. Souffrir dans l’humilité, non pas qu’il faille souffrir dans un absolu silence (ce serait très mauvais), mais il serait très utile de souffrir avec humilité et amour dans une certaine obscurité. Qui vous dit que les délaissements dont vous me parlez ne sont pas le prix des grâces accordées à votre mari et à vos enfants? Laissez-moi donc vous féliciter de la manière dont N[otre]-S[eigneur] vous traite et vous encourager à porter avec le courage de reconnaissance les blessures qu’il imprime dans votre cœur.
Je vous ferai adresser les papiers concernant l’œuvre de la Bulgarie. On me dérange. Mille fois vôtre en N.-S. ma chère fille.
E. D'ALZON.