Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 301

1877-nov-15 Lavagnac CHAPONAY Comtesse

II accepte de porter la responsabilité de son âme – Son emploi du temps à ménager en fonction de sa santé – S’unir à la prière de l’Eglise – Prière pour son fils Pierre – Elle a fait deux heureux de son neveu et de sa nièce.

Informations générales
  • PM_XV_301
  • 6079 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 301
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/59. Transcription ACR BG 224/59.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Lavagnac, 15 nov. [18] 77.
  • 1877-nov-15
  • Lavagnac
La lettre

Puisque vous voulez, ma chère fille, que je porte la responsabilité de votre âme, je l’accepte plus que jamais et je demande à Notre Seigneur tout ce qu’il faut de lumières pour vous aider à avancer toujours là où il a le droit de vous vouloir.

J’approuve entièrement l’emploi de votre temps. Vous me semblez aller un peu au-delà de vos forces physiques. Si pourtant votre santé n’en souffre pas, continuez, mais si au contraire vous vous sentez un peu écrasée, mettez un peu plus d’adoucissement. Vous ne devez pas en avoir de scrupule. La récitation de l’office est une excellente pratique. Alors même que l’on n’en comprend pas tout, l’acte de s’unir à la grande prière publique de l’Eglise avec les intentions surnaturelles qu’on doit y mettre, est un des plus excellents qu’un chrétien puisse accomplir dans sa vie. N’ajoutez rien que le sentiment de perfection que vous devez apporter à tous les détails de la vie, qu’une grande patience à supporter les peines de tous les jours, qu’un grand sentiment de mépris de vous-même en face de vos ingratitudes comparées à la bonté de Dieu envers vous.

Il faut, non pas avec violence, mais tout doucement, vous exercer à la présence de Dieu par un retour constant sur vous-même.

Je prie du fond du cœur pour Pierre. Dieu finira par le rendre comme vous le désirez.

Je suis depuis quelques jours à Lavagnac. Je pars aujourd’hui même. Nous avons souvent parlé de vous avec Clotilde et mon neveu. Je vous assure que vous avez fait deux heureux. Adieu, ma chère fille, bien vôtre en N[otre]-S[eigneur].

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum