Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 186

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• Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 186
• Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/71. Transcription ACR BG 224/71.

• A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
• CHAPONAY Comtesse
• [fin novembre 1867] (1)
• 1867-nov-end

Madame,

J’ai bien tardé à vous répondre. Outre mes occupations ordinaires, je m’étais fait recruteur de zouaves. Nous en avons expédié une très jolie pacotille. Le diocèse de Nîmes en compte dell0àll5 et j’espère que nous ne nous en tiendrons pas à ce chiffre. Demandez à Dieu qu’il augmente. Vous avez bien raison. L’Eglise a de rudes ennemis à combattre et ceci n’est qu’un commencement. Nous en verrons bien d’autres à moins que les bons se décident à être tout à fait bons, car les méchants n’ont par eux-mê-mes aucune puissance. C’est pourquoi, il faut se mettre sérieusement à l’œuvre et dire très franchement ce que l’on veut être. Pour moi je n’ai qu’une peur, c’est que l’on aille se fier à quelques hypocrites promesses. Rien ne serait plus insensé. Le mal grandira; le bien, je l’espère, aussi. Les gens d’entre-deux seuls seront foulés aux pieds par les deux camps.

Je comprends vos angoisses maternelles. Dieu les veut. Il veut que vous enfantiez dans la douleur une seconde fois ces âmes qu’il vous a confiées.

Je prie pour vous, rendez-le moi et donnons-nous souvent rendez-vous devant le saint Sacrement. N’est-ce pas en effet du fond du tabernacle que partira toute confusion pour les méchants, toute conversion pour les pécheurs, tout appui pour les faibles et toute perfection pour les saints.

Veuillez agréer. Madame, l’expression de mon plus respectueux at-tachement en N.-S.