- V1-015
- 0+006|VI
- Vailhé, LETTRES, vol.1, p.15
- 1 ADMINISTRATION PUBLIQUE
1 ARMEE
1 ASSISTANCE A LA MESSE
1 COURS PUBLICS
1 DOMESTIQUES
1 EMPLOI DU TEMPS
1 LIVRES
1 LUTTE CONTRE LA TENTATION
1 POLITIQUE
1 REGLEMENT SCOLAIRE
1 REPAS
1 SANTE
1 TRAVAIL DE L'ETUDE
2 ALZON, AUGUSTINE D'
2 ALZON, CHARLOTTE D'
2 ALZON, EDMOND D'
2 ALZON, JEAN-CHARLES D'
2 ALZON, JEAN-LOUIS D'
2 ALZON, MADAME HENRI D'
2 BAILLY, ADRIENNE
2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
2 BONALD, LOUIS DE
2 BONNETTY, AUGUSTIN
2 BORE, EUGENE
2 BORE, LEON
2 CARNE, LOUIS-JOSEPH
2 CAZALES, EDMOND DE
2 CHAMPAGNY, FRANZ DE
2 CLAUDE
2 COMBALOT, THEODORE
2 DAVID, MADAME
2 DELAHAYE
2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
2 DUINE, FRANCOIS-MARIE
2 ESGRIGNY, LUGLIEN de JOUENNE D'
2 GOURAUD, HENRI
2 GRANDMAISON, GEOFFROY DE
2 HAUTEROCHE-COMBALOT, MADAME DE
2 LA GOURNERIE, EUGENE DE
2 LACORDAIRE, HENRI
2 LACROIX, MADEMOISELLE
2 LADOUE, THOMAS DE
2 LAMENNAIS, FELICITE DE
2 LAUGERY, ANAIS
2 LAUGERY, GABRIEL
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
2 POPIEL, PAUL
2 RODIER, CLEMENT
2 RODIER, MADAME JEAN-ANTOINE
2 SALINIS, ANTOINE DE
2 SCORBIAC, CASIMIR DE
3 CHATENAY
3 CRACOVIE
3 ENTREVAUX
3 JUILLY
3 KUROSEWSKI
3 LAVAGNAC
3 LESTANG
3 PARIS, COLLEGE HENRI IV
3 PARIS, RUE CASSETTE
3 PARIS, RUE DE L'ESTRAPADE - A SON PERE
- ALZON_VICOMTE
- le 22 novembre 1828.
- 22 nov 1828
- Paris,
- Monsieur
Monsieur le vicomte Henri d'Alzon,
au château de Lavagnac, près et par Montagnac (Hérault).
Je reçois à l’instant, mon cher père, votre lettre du 17: elle me confirme dans l’intention où j’étais de me dédommager, dès aujourd’hui, de la malice que me fit l’autre jour Augustine. Je suis enchanté de voir que vous avez des affaires qui vous occupent. Cela doit chasser l’ennui et vous empêcher d’engendrer la mélancolie.
Vous désirez que je vous trace le plan de mes occupations; je vais le faire avec. le plus d’exactitude possible, l’accompagnant d’un exposé des motifs qui vous en fera pénétrer le but. Comme j’ai beaucoup de temps à moi, qu’avec cela, grâce à Dieu, je me porte bien (condition importante), j’ai cru que je ne pouvais mieux faire que de bien travailler. L’étude du droit m’occupe à peu près trois heures: une heure [ou] une heure et demie de cours, et deux d’étude particulière. Clément(2), que j’ai consulté, m’a assuré qu’il n’en fallait pas davantage. Je pense que vous n’irez pas contre les décisions de Clément. Vous voyez que, si je ne travaillais pas plus de temps, il m’en resterait beaucoup, et beaucoup trop, pour battre le pavé, et j’ai pensé que je ne pouvais pas travailler sans aucun but, sous peine de m’ennuyer extraordinairement. J’ai pris le parti de suivre un bon nombre de conférences. Cela fait passer les soirées et force de (sic) travailler. Ainsi, je me suis fait inscrire pour trois: celle de M. de Salinis, celle d’histoire et celle de la première année de droit. Je suivrai ensuite comme auditeur bénévole la conférence littéraire et peut-être celle de droit public(3).
Voilà mes soirées presque toutes prises. Cependant, cela ne suffit pas. Il faut que chaque membre apporte son contingent, et c’est pour fournir le mien que je travaillerai. Car voici mon plan d’études. Je dois me lever à 6 heures, travailler la matinée pour les conférences; après déjeuner je vais à la Messe pour que la paresse ne m’arrête pas le matin, et, de midi et demi à 6 heures, soit au retour du cours, soit qu’il n’y en ait pas, je travaille deux heures à mon droit. Le reste du temps, je lis ou j’apprends par coeur pour me former le style et la mémoire. Je travaillerai peu après dîner; les conférences m’en empêcheront, et pour perdre moins de temps, j’ai engagé ma mère à dîner à 6 heures; elle y a consenti volontiers, et Augustine seule en a été, dit-elle, dérangée.
Je prendrai, je pense, un maître d’écriture, mais ce ne sera pas tout de suite. J’ai de l’ouvrage par-dessus les épaules et je ne sais pas quelle heure je lui donnerai. Mais je vous promets que, dès que ma besogne diminuera, je vous satisferai sur cet article.
Il faut que je vous fasse part d’un projet que je me suis mis en tête. Je revenais avant-hier de la Messe avec un jeune Polonais(4) que j’avais vu à nos conférences. Je lui demandai s’il comptait suivre celle de M. de Salinis. Il me répondit que non et que même lui et quelques autres jeunes gens avaient résolu de la faire tomber. Ils prétendent qu’elle nuit aux autres conférences, parce qu’elle embrasse trop de choses, et que, puis, elle est si mal présidée qu’elle est ennuyeuse au suprême degré. Qu’elle soit mal présidée, je n’en disconviens pas et j’avoue même que j’avais espéré que M. de Salinis allant à Juilly(5), il ne s’en mêlerait plus du tout. Comme il vient tous les vendredis pour la direction générale de l’Association(6), il continuera de nous présider. Malgré cela, je me suis bien promis d’empêcher ces Messieurs de réussir dans leurs desseins. J’allai bien vite voir M. Bonnetty(7), qui déjà en était instruit et qui me promit bien, de son côté, qu’il ferait tous ses efforts pour déjouer leurs petites intrigues. Il me lit part de quelques moyens qu’il avait en tête, et nous nous promîmes un mutuel secours. J’espère que la chose n’en restera pas là et j’avais eu la pensée d’écrire à Combalot(8). Peut-être eût-il pris des mesures pour engager M. de Salinis à ne plus venir. Mais je n’ai ensuite pas osé. Mon idée est que si cette conférence prend bien, elle finira par devenir extrêmement utile et très importante, et la considérant ainsi, je me fais un devoir de la défendre de tout mon possible.
Je vous enverrai les brochures que vous m’avez demandées. J’écrirai à ma tante Rodier et je lui en ferai également passer. J’ai force choses à lui dire sur l’Association pour la forcer de convenir que c’est une oeuvre admirable.
Je voudrais bien vous envoyer quelques nouvelles politiques, mais je ne le puis, parce que je n’en sais aucune. Mais si vous en voulez savoir de philosophiques, il paraît que l’ouvrage de M. de la Mennais ne tardera pas à paraître(9). M. de Bonald va aussi publier un ouvrage intitulé De la philosophie dans la société; Mlle Lacroix a copié déjà presque toute la première partie. Il donnera également une édition de sa Théorie du pouvoir, dont il refera quelques chapitres. Quelques personnes qui ont eu connaissance de l’ouvrage de M. de la Mennais assurent qu’il est si fort qu’elles désirent qu’il ne le conduise pas devant les tribunaux. Mais je crois vous l’avoir déjà écrit une fois; celle-ci, en tout cas, est pour ma tante Rodier; vous pourrez le lui écrire.
J’ai enfermé toutes mes munitions dans l’armoire de ma future chambre. La clé est dans la table de nuit de l’ancienne, ou pour mieux dire de celle que j’occupais en dernier lieu. J’ai cru devoir agir ainsi, parce que maître Claude me les avait demandées et que, comme il m’en restait beaucoup, je lui en donnai un peu seulement pour le disposer à faire quelque chose que je lui avais commandé. Puisque Charles(10) s’est servi de mon fusil, faites-le nettoyer; il s’oxyderait, si vous ne preniez pas cette précaution.
Adieu, mon cher père. Je vais reprendre mes anciennes habitudes de vous écrire tous les samedis. prenez garde qu’a la longue elles ne dégénèrent en mauvaises habitudes. Vous pouvez l’empêcher. Je vous embrasse de tout mon coeur.
EMMANUEL.3. Les diverses conférences signalées ici et auxquelles assistait le jeune d'Alzon ne se rapportent nullement à l'enseignement public. Sous l'influence de la Congrégation, mais en gardant son autonomie, une *Société des Bonnes études* s'était formée à Paris, en 1823, qui s'installa d'abord au numéro 11 de la rue des Fossés, Saint-Jacques. Son but était de *procurer à des jeunes gens sérieux un lieu de réunion où ils pussent discuter en commun et à armes courtoises des questions de philosophie, de littérature et d'histoire, parfaire ainsi leur instruction personnelle et se former à l'exercice de la parole." (Voir GRANDMAISON, *La Congrégation*, p. 215 sq.) Par ailleurs, les conditions d'admission étaient fort larges, on n'exigeait pas que le récipiendaire pratiquât ni même qu'il eût le foi. En 1824, les *Bonnes études* acquirent le numéro 11 de la rue de l'Estrapade, vaste établissement disposant de grandes salles et même d'un amphithéâtre qui pouvait contenir 500 personnes.
Or, dès 1819, bien avant les *Bonnes Etudes*, un jeune catholique, Bailly, avait établi rue Cassette, n° 7, une *Société littéraire* dans la maison de famille que les documents du temps appellent parfois la Pension Bailly. Il y avait organisé parmi ses pensionnaires, ainsi que pour des externes, des conférences portant sur des sujets historiques, philosophiques et littéraires. Tous les membres de la *Société littéraire* de Bailly avaient donné leur nom aux *Bonnes études*, et réciproquement les membres les plus chrétiens de cette dernière Société se. rendaient aux réunions de le *Société littéraire*. Bientôt les liens se res serrèrent davantage, quand la *Société littéraire* de la rue Cassette put jouir de l'amphithéâtre de l'Estrapade pour ses séances solennelles. Puis, le 1er octobre 1825, Bailly vint, avec ses pensionnaires, occuper le numéro 13 de la rue de l'Estrapade et, le 3 mai 1827, ii fut proclamé président des *Bonnes études* tout en conservant la direction de la *Société littéraire*.
Cette dernière s'était subdivisée en sections ou conférences de philosophie, d'histoire, de littérature, de jurisprudence ou de législation, dont chacune avait son président, ses séances hebdomadaires et ses travaux. Le jeune d'Alzon était membre de la plupart de ces conférences et, depuis novembre 1828, il fit partie du Bureau comme trésorier.
La conférence de l'abbé de Salinis, aumônier du collège Henri IV, était dite aussi conférence religieuse, par suite de la nature des sujets traités; hebdomadaire, elle eut lieu d'abord dans ses appartements, et, quand ceux-ci furent devenus trop étroits, chez l'abbé de Scorbiac, qui, en sa qualité d'aumônier de l'Université, était logé à la Sorbonne. Lorsque l'Association catholique eut été fondée, elle se tint rue Saint-Thomas d'Enfer, dans les bureaux de cette Association. C'est là, ainsi que chez Bailly, que le jeune d'Alzon connut de Cazalès, de Carné, de Champagny, Bonnetty, de La Gournerie, Delahaye, Léon et Eugène Boré, Gouraud, du Lac, de Jouenne d'Esgrigny, tous ceux qui marquèrent au cours des luttes religieuses du XIXe siècle. (Voir DE LADOUE, *Vie de Mgr de Salinis*.Paris, 1877, p. 87 sq.)
6. C'est le 28 mai 1828 qu'à l'instigation de l'abbé de Salinis s'était fondée l'*Association pour la défense de la religion catholique*, laquelle comprenait, outre un Conseil général, des associés correspondants et de simples associés. Elle avait pour but "de réunir les efforts de tous les gens de bien et se proposait particulièrement de faire publier de bons livres, de favoriser leur diffusion, de fonder des prix pour encourager et récompenser les auteurs, de faire traduire les meilleurs écrits publiés en langue étrangère... L'Association devait aussi s'occuper au plus tôt de fournir aux jeunes gens, que leurs goûts et leurs talents appelleraient à la défense de la religion, le moyen de s'y rendre propres par des études supérieures dans les différents ordres de sciences." (Voir LADOUE, *Op. cit.*, p. 96 sq.) Le vicomte d'Alzon figurait parmi les membres honoraires du Conseil général de l'Association.
9. Allusion au volume *Des progrès de la révolution et de la guerre contre l'Eglise*,qui était sous presse en décembre 1828, mais ne parut que dans la première quinzaine de février 1829. Sur lui, voir Duine, *La Mennais*,Paris, 1922, p. 128-136.2. Clément Rodier, son cousin. Emmanuel était alors étudiant, en droit.
3. Les diverses conférences signalées ici et auxquelles assistait le jeune d'Alzon ne se rapportent nullement à l'enseignement public. Sous l'influence de la Congrégation, mais en gardant son autonomie, une *Société des Bonnes études* s'était formée à Paris, en 1823, qui s'installa d'abord au numéro 11 de la rue des Fossés, Saint-Jacques. Son but était de *procurer à des jeunes gens sérieux un lieu de réunion où ils pussent discuter en commun et à armes courtoises des questions de philosophie, de littérature et d'histoire, parfaire ainsi leur instruction personnelle et se former à l'exercice de la parole." (Voir GRANDMAISON, *La Congrégation*, p. 215 sq.) Par ailleurs, les conditions d'admission étaient fort larges, on n'exigeait pas que le récipiendaire pratiquât ni même qu'il eût le foi. En 1824, les *Bonnes études* acquirent le numéro 11 de la rue de l'Estrapade, vaste établissement disposant de grandes salles et même d'un amphithéâtre qui pouvait contenir 500 personnes.
Or, dès 1819, bien avant les *Bonnes Etudes*, un jeune catholique, Bailly, avait établi rue Cassette, n° 7, une *Société littéraire* dans la maison de famille que les documents du temps appellent parfois la Pension Bailly. Il y avait organisé parmi ses pensionnaires, ainsi que pour des externes, des conférences portant sur des sujets historiques, philosophiques et littéraires. Tous les membres de la *Société littéraire* de Bailly avaient donné leur nom aux *Bonnes études*, et réciproquement les membres les plus chrétiens de cette dernière Société se. rendaient aux réunions de le *Société littéraire*. Bientôt les liens se res serrèrent davantage, quand la *Société littéraire* de la rue Cassette put jouir de l'amphithéâtre de l'Estrapade pour ses séances solennelles. Puis, le 1er octobre 1825, Bailly vint, avec ses pensionnaires, occuper le numéro 13 de la rue de l'Estrapade et, le 3 mai 1827, ii fut proclamé président des *Bonnes études* tout en conservant la direction de la *Société littéraire*.
Cette dernière s'était subdivisée en sections ou conférences de philosophie, d'histoire, de littérature, de jurisprudence ou de législation, dont chacune avait son président, ses séances hebdomadaires et ses travaux. Le jeune d'Alzon était membre de la plupart de ces conférences et, depuis novembre 1828, il fit partie du Bureau comme trésorier.
La conférence de l'abbé de Salinis, aumônier du collège Henri IV, était dite aussi conférence religieuse, par suite de la nature des sujets traités; hebdomadaire, elle eut lieu d'abord dans ses appartements, et, quand ceux-ci furent devenus trop étroits, chez l'abbé de Scorbiac, qui, en sa qualité d'aumônier de l'Université, était logé à la Sorbonne. Lorsque l'Association catholique eut été fondée, elle se tint rue Saint-Thomas d,Enfer, dans les bureaux de cette Association. C'est là, ainsi que chez Bailly, que le jeune d'Alzon connut de Cazalès, de Carné, de Champagny, Bonnetty, de La Gournerie, Delahaye, Léon et Eugène Boré, Gouraud, du Lac, de Jouenne d'Esgrigny, tous ceux qui marquèrent au cours des luttes religieuses du XIXe siècle. (Voir DE LADOUE, *Vie de Mgr de Salinis*.Paris, 1877, p. 87 sq.)
4. Il s'agit de Popiel, riche propriétaire à Kuroweski, près de Cracovie. C'est dans sa famille, en 1854, que mourut Adrienne Bailly. fille aînée du directeur de la Société littéraire.
5. C'est cette année-là même, le 12 juillet 1828, que l'abbé de Salinis avait racheté le collège de Juilly.
6. C'est le 28 mai 1828 qu'à l'instigation de l'abbé de Salinis s'était fondée l'*Association pour la défense de la religion catholique*, laquelle comprenait, outre un Conseil général, des associés correspondants et de simples associés. Elle avait pour but "de réunir les efforts de tous les gens de bien et se proposait particulièrement de faire publier de bons livres, de favoriser leur diffusion, de fonder des prix pour encourager et récompenser les auteurs, de faire traduire les meilleurs écrits publiés en langue étrangère... L'Association devait aussi s'occuper au plus tôt de fournir aux jeunes gens, que leurs goûts et leurs talents appelleraient à la défense de la religion, le moyen de s'y rendre propres par des études supérieures dans les différents ordres de sciences." (Voir LADOUE, *Op. cit.*, p. 96 sq.) Le vicomte d'Alzon figurait parmi les membres honoraires du Conseil général de l'Association.
7. Augustin Bonnetty, né le 9 mai 1798 à Entrevaux, dans les Basses-Alpes, mort à Paris le 26 mars 1879. Il se destina d'abord à la carrière ecclésiastique, porta quelque temps la soutane, mais n'entra point dans les ordres, bien qu'il ait consacré toute sa vie de laborieuse érudition à la défense de l'Eglise. Il fonda la revue des *Annales de philosophie chrétienne*, dont le premier numéro parut le 31 juillet 1830 et qu'il dirigea jusqu'à sa mort, revoyant les manuscrits et les épreuves des 96 volumes de la collection. En 1837, il prit la direction de *l'Université catholique*, autre revue fondée par les abbés de Salinis, Gerbet, etc., et, entre ses mains, cet organe vécut vingt ans et arriva à son quarantième volume; puis, il fusionna en 1855, avec les *Annales de philosophie chrétienne*. Nous ne relèverons pas ici ses autres travaux ni la condamnation par Rome de quelques propositions extraits de ses oeuvres; on trouvera tous les renseignements désirables dans le brochure que lui a consacrée, en 1879, son ami et compatriote, l'abbé Dedoue. Bonnetty, qui logeait à Paris près de la famille d'Alzon, était très lié avec elle et avec Emmanuel, qui entretint avec lui une correspondance assez suivie, à partir de son adolescence. Par malheur, nous ne possédons pas les lettres du P. d'Alzon. Celles-ci furent léguées par Bonnetty, avec toute sa correspondance parfaitement classé depuis 1830, à ses deux héritières, Mme David, sa soeur, et Mlle Anaïs Laugery, sa nièce, et déposées à Entrevaux, pays natal de la famille. Nous empruntons ce dernier renseignement à une lettre fort aimable, écrite le 1er juin 1886, par son neveu, M. Laugery, le frère de Mlle Anaïs, qui envoya, par la même occasion, la copie d'une lettre qu'il possédait lui-même.
8. L'abbé Théodore Combalot, missionnaire apostolique et célèbre prédicateur, que, de son vivant, on compara et parfois on opposa au P. Lacordaire, naquit à Chatenay, dans l'Isère, le 21 août 1797, et mourut à Paris, le 18 mars 1873. Il était fort lié avec la famille du vicomte d'Alzon, dont les enfants l'appelaient familièrement: *papa Combalot." Il fit de fréquents séjours à la demeure hospitalière de Lavagnac, qui lui fut toujours ouverte, traitant Emmanuel d'abord comme son enfant, puis comme son ami intime. C'est par lui que le jeune abbé d'Alzon entra en relations avec la fondatrice des Dames de l'Assomption, Mlle Eugénie Milleret de Brou, que Combalot dirigeait. Des lettres assez nombreuses que le P. d'Alzon dut lui écrire, il n'y a presque rien dans nos archives; le reste, s'il a été conservé, doit se trouver chez les héritiers de Mme d'Hauteroche-Combalot, nièce du missionnaire apostolique, laquelle, à la mort de son oncle, obtint tous ses papiers.
9. Allusion au volume *Des progrès de la révolution et de la guerre contre l'Eglise*,qui était sous presse en décembre 1828, mais ne parut que dans la première quinzaine de février 1829. Sur lui, voir Duine, *La Mennais*,Paris, 1922, p. 128-136.
10.Charles d'Alzon, neveu du vicomte d'Alzon, par son frère aîné qui fonda la branche des d'Alzon établis à Lestang, près du Pouget, dans l'Hérault. Charles, officier de l'armée royale, avait fait les campagnes d'Espagne et de Morée; il était le père d'Edmond, un peu plus jeune qu'Emmanuel, et de Charlotte, née en 1813 et sa compagne de jeux, qui devint plus tard religieuse de Saint-Vincent de Paul.