Vailhé, LETTRES, vol.1, p.295

1 apr 1832 [Montpellier, ALZON_VICOMTE
Informations générales
  • V1-295
  • 0+096|XCVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.1, p.295
Informations détaillées
  • 1 CATECHISME
    1 DILIGENCE
    1 DOCTRINES ROMAINES
    1 ECRITURE SAINTE
    1 LIVRES
    1 NOUVEAU TESTAMENT
    1 PRESSE
    1 REPAS
    2 BAILLY, LOUIS
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 DUDON, PAUL
    2 DUINE, FRANCOIS-MARIE
    2 ESGRIGNY, LUGLIEN DE JOUENNE D'
    2 GREGOIRE XVI
    2 HONORE, SERVITEUR
    2 LACORDAIRE, HENRI
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
    2 PASCAL, BLAISE
    2 ROHAN, LOUIS-FRANCOIS DE
    2 VERNIERES, JACQUES
    3 CASTRES
    3 MONTPELLIER
    3 MONTPELLIER, HOPITAL GENERAL
    3 PARIS
    3 ROME
  • A SON PERE (1).
  • ALZON_VICOMTE
  • Dimanche, 1er avril 1832].
  • 1 apr 1832
  • [Montpellier,
La lettre

J’ai appris, mon cher petit père, que vous aviez pris votre parti et que vous aviez enfin quitté Montpellier par un triste temps. Il faut bien que je vous en remercie, puisque vous n’avez eu la pluie que pour dîner avec moi. Depuis jeudi, le temps est ici à peu près le même. Jeudi soir, je reçus la visite de M. du Lac qui s’en retourne à Castres. Il me fit part d’une lettre venue de Rome, où l’on apprenait que le Pape avait reçu en effet les pèlerins présentés par le cardinal de Rohan, qu’il leur avait fait l’accueil le plus favorable. Voilà qui dément les injures de l’Ami de la religion, qui disait que le Pape ne voulait pas les voir. J’espère que si vous recevez pour moi une lettre de Rome, vous me l’enverrez le plus tôt possible; ouvrez-la, si vous êtes curieux de savoir ce qu’elle contient(2).

Je vous prie de m’envoyer, dès que vous aurez une occasion, les livres suivants: 1° Un Nouveau Testament grec, qui doit se trouver sur la table de mon cabinet ou à la tablette qui est contre la muraille, entre la bibliothèque et mon ancien cabinet, à côté de la cheminée; 2° au même endroit, les Pensées de Pascal, un petit volume relié en veau; 3° au même endroit encore, le Traité de la religion de Bailly, deux volumes in-12 brochés en rose. Si vous recevez quelque brochure intéressante, faites-la-moi passer également. Il me semble que si vous n’avez pas d’occasion, vous pourriez m’envoyer ces livres par la diligence, parce que j’en ai besoin, du Traité de la religion surtout.

Nous nous sommes réunis sept à huit pour causer sur la Bible, pour connaître les objections qu’on peut faire contre l’authenticité, la canonicité, la véracité des Livres Saints. Or, Bailly, quoique très faible, réfute une partie des objections qu’on peut faire. Je crois avoir bien fait de prendre ainsi quelques jeunes gens, qui sont les plus forts de ma conférence. M. Vernière lui-même me les a indiqués. On peut causer sur la Bible, sans avoir recours indispensablement aux doctrines dont on ne veut pas entendre parler.

Obligé d’interrompre ma lettre, je la reprends au retour de mon catéchisme à l’hôpital général. Je crois que ce qu’il y aurait de mieux pour ces braves gens serait de leur donner des livres. Je tâcherai de m’en procurer quelques-uns et de les leur prêter.

Honoré vient ici pour une commission. Je profite de son occasion pour faire jeter ma lettre à la poste, parce que je désire que vous puissiez m’envoyer le plus tôt possible les livres que je vous demande.

Adieu, mon cher petit père. Je vous embrasse bien vivement et vous demanderais de prier pour moi, si je ne savais que vous m’aimez assez pour le faire.

Emmanuel.
Notes et post-scriptum
2. L'abbé de la Mennais avait quitté Paris, le 21 novembre 1831, et il parvint à Rome, en compagnie de Lacordaire et de Montalembert, le 30 décembre. Les trois pèlerins ne furent reçus par le Pape que le 13 mars 1832 et, dans l'audience privée qui leur fut accordée, ils ne purent aucunement parier avec Grégoire XVI des questions discutées. Voir Duine, *Op. cit.*, p. 160-167, et Dudon, *Lamennais et le Saint-Siège*. Paris, 1911, p. 158 sq.) La réponse de la Mennais qu'attendait Emmanuel partit de Rome le 10 avril, avec une autre pour sa tante Rodier. Elles sont reproduites en Appendice.
On sait qu'Emmanuel avait écrit à de la Mennais le 14 mars, au moment de quitter sa famille pour se donner à Dieu.1. Cette lettre, non datée, remonte au début du séjour d'Emmanuel au Grand Séminaire. Dans une lettre à d'Esgrigny, du samedi 7 avril, il raconte qu'il a eu la visite de du Lac, il y a déjà quelque temps. Ce fut un jeudi soir, d'après ce que nous apprend cette lettre-ci, le jeudi 29 mars, selon toute vraisemblance. S'il en est ainsi, notre lettre, datée du dimanche suivant, fut écrite le 1er avril.
2. L'abbé de la Mennais avait quitté Paris, le 21 novembre 1831, et il parvint à Rome, en compagnie de Lacordaire et de Montalembert, le 30 décembre. Les trois pèlerins ne furent reçus par le Pape que le 13 mars 1832 et, dans l'audience privée qui leur fut accordée, ils ne purent aucunement parier avec Grégoire XVI des questions discutées. Voir Duine, *Op. cit.*, p. 160-167, et Dudon, *Lamennais et le Saint-Siège*. Paris, 1911, p. 158 sq.) La réponse de la Mennais qu'attendait Emmanuel partit de Rome le 10 avril, avec une autre pour sa tante Rodier. Elles sont reproduites en Appendice.
On sait qu'Emmanuel avait écrit à de la Mennais le 14 mars, au moment de quitter sa famille pour se donner à Dieu.