Vailhé, LETTRES, vol.1, p.369

15 nov 1832 [Montpellier], ALZON_VICOMTE
Informations générales
  • V1-369
  • 0+120|CXX
  • Vailhé, LETTRES, vol.1, p.369
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT
    1 LIVRES
    1 LOISIRS
    1 SANTE
    1 SEMINAIRES
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 BONALD, LOUIS DE
    2 BONALD, VICTOR DE
    2 CALMETTE, MADAME
    2 FAVENTINE, JEAN-MAURICE DE
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 NEIRAC, AMEDEE DE
    2 NEIRAC, MADAME FRANCOIS DE
    2 RODIER, MADAME JEAN-ANTOINE
    2 VISSEC, MADAME DE
    3 CEILHES-ET-ROCOZELS
    3 LAVAGNAC
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • A SON PERE.
  • ALZON_VICOMTE
  • jeudi 15 novembre 1832.
  • 15 nov 1832
  • [Montpellier],
  • Monsieur
    Monsieur le Vicomte Henry d'Alzon,
    au Vigan.
    Gard.
La lettre

Mon cher petit père,

J’ai tardé à vous écrire, comme je crois vous l’avoir déjà fait observer, parce que je voulais vous donner des nouvelles de nos voyageuses. Maintenant que nous les savons arrivées à bon port, cette raison n’en sera plus une pour moi et j’espère vous écrire, autant que me le permettront mes études séminaristiques. Je n’ai plus reçu de nouvelles de Paris, mais celles que vous me donnez me font plaisir. Je suis sûr que la distraction fera le plus grand bien à Augustine, mais que cette remède ne peut pas opérer tout à coup. Vous êtes beaucoup trop occupé de ma santé; je vais très bien et l’on me fait compliment sur ma figure prospère.

Je vis hier ma tante Rodier, qui me parut aller mieux. Elle a eu dernièrement une petite prise avec M. Victor de Bonald. Les choses pourtant se passèrent fort en douceur, quoique ma tante ne le ménageât pas. Il se dispose à faire paraître un ouvrage sur la philosophie, dans lequel il attaque son père: il ne le nomme pourtant pas. « Monsieur, lui dit ma tante, que je plains votre argent! » Il l’assura pourtant qu’il espérait qu’après l’avoir lu elle en serait contente. Il lui avoua que jamais M. de Bonald le père ne parlait contre M. de la Mennais et que, quand on le poussait là-dessus, il se contentait de dire: « Je crois qu’on ne l’a pas compris. »

J’ai vu cette matin Amédée de Neirac(1). Il venait de Ceilhes et y retourne ce soir, parce que les cours ne s’ouvriront qu’à la fin du mois. Il ne m’a parlé de rien. Il me semble que, dussiez-vous prolonger de quelques jours votre séjour au Vigan, vous ne feriez peut-être pas mal de vous débarrasser du plus d’affaires possible. Vous avez là une occupation qui pourra vous être désagréable dans un autre temps. J’ignore si vous avez quelque chose qui vous rappelle à Lavagnac, mais si vous n’avez rien qui vous presse, il me semble qu’étant tout porté sur les lieux, ayant votre temps à vous, vous pourriez sans peine vous tirer du pied quelques épines et, par conséquent, être plus, tranquille. J’ignore ce qui a pu, dans ma lettre à mon oncle de Faventine, être montré à Mme de Vissec, mais je sais que mon oncle a pu me mal comprendre.

Adieu, mon cher petit père. Je n’ai pas le temps d’être plus long. Je vous embrasse bien tendrement.

Emmanuel.

Je vous prie de me rappeler au souvenir de mes oncles et de faire mes compliments à Calmette.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Cousin germain d'Emmanuel par sa mère, soeur du vicomte d'Alzon.