Vailhé, LETTRES, vol.1, p.447

23 nov 1833 Livourne, ALZON_VICOMTE
Informations générales
  • V1-447
  • 0+145|CXLV
  • Vailhé, LETTRES, vol.1, p.447
  • Orig.ms. ACR, AB 21.
Informations détaillées
  • 1 CATHEDRALE
    1 CIMETIERE
    1 FATIGUE
    1 REPOS
    1 VOYAGES
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 MOLLEVILLE, HENRY DE
    2 POLGE, ABBE
    3 CIVITAVECCHIA
    3 GENES
    3 ITALIE
    3 JERUSALEM
    3 LIVOURNE
    3 PISE
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • A SON PERE.
  • ALZON_VICOMTE
  • le 23 novembre 1833.
  • 23 nov 1833
  • Livourne,
  • France
    Monsieur
    Monsieur le Vicomte Henry d'Alzon,
    au château de Lavagnac,
    par Montagnac
    Hérault.
La lettre

J’arrive de Pise, mon cher petit père, où je suis allé passer la journée. Noue sommes entrés dans le port de Livourne comme le soleil ses levait et nous avons passé trois heures au moins à attendre que les formalités fussent remplies. Livourne n’a aucun monument curieux. Nous avons loué une voiture et nous sommes allés à Pise, qui, de 150 000 âmes qu’elle avait autrefois, ne compte plus que 20 000 habitants. Nous avons mis deux heures pour nous y rendre. Notre après-midi a été employé à visiter la cathédrale, la fameuse tour penchée, le Campo santo et le baptistère. La cathédrale est d’une beauté et d’une architecture toute particulière. Le Campo santo est un carré long, dont l’intérieur est rempli de terre apportée de Jérusalem qui dévorait les cadavres en vingt-quatre heures. L’enceinte est formée par le plus beau cloître qu’il soit possible de voir.

Hier soir, comme nous partions de Gênes, je fus accosté par un voyageur qui me demanda si j’étais du Vigan, et comme je lui dis que oui, il m’apprit qu’il était M. Polge et qu’il était établi à Livourne, où il paraît faire fort bien ses affaires. Il nous a procuré toutes sortes de facilités pour nous loger, pour aller à Pise, et s’est mis à notre disposition avec la complaisance la plus grande.

M. de Molleville nous a quittés à Pise: il veut visiter cette ville et les environs plus en détail. C’est du haut de la tour penchée que j’ai commencé à admirer l’Italie. Jusque-là je n’avais fait que partager indirectement certaines exclamations, mais du haut de cette tour j’ai vu les plus belles plaines terminées par des montagnes qui m’ont paru admirables. Nous avons été favorisés par le temps. Le climat de Pise est très pluvieux; cependant, nous avons pu la visiter par le plus beau soleil.

Hier soir, quand nous eûmes quitté Gênes, je m’aperçus que la mer fraîchissait. Comme je n’avais pas envie de dégobiller et que j’étais fatigué des courses de la journée, j’allai me jeter sur mon lit et j’y dormis assez paisiblement jusqu’à ce matin, un quart d’heure avant d’arriver ici. Demain, nous repartons à midi et nous arriverons lundi de bonne heure à Civita Vecchia, en sorte que le soir nous pourrons aller coucher à Rome. J’espère y trouver de vos nouvelles.

Adieu, mon cher petit père. J’ai pensé vous faire plaisir en vous rapportant en gros le résumé de notre voyage. Je vais écrire quelques mots à ma mère et puis me coucher. Je vous embrasse bien tendrement.

Emmanuel.
Notes et post-scriptum