Vailhé, LETTRES, vol.1, p.524

14 mar 1834 Rome, RODIER_MADAME
Informations générales
  • V1-524
  • 0+166|CLXVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.1, p.524
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 CHASTETE DU PRETRE
    1 DEVOTIONS DIVERSES
    1 EVEQUE
    1 LIVRES
    1 MINISTRES PROTESTANTS
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 PAROISSE
    1 PREDICATION
    1 PRETRE
    1 PROTESTANTISME
    1 REVOLUTION
    1 SALUT DES AMES
    1 SEMINAIRES
    1 SOCIETE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 SOUS-DIACONAT
    1 TEMPLIERS
    1 VERITE
    2 ALLIBERT, JACQUES
    2 AUZOU, LOUIS-NAPOLEON
    2 BARTHE, PAUL-BENOIT
    2 BROGLIE, MAURICE DE
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 CHARLES-ALBERT DE SAVOIE
    2 CHATEL, FERDINAND-FRANCOIS
    2 FEUTRIER, FRANCOIS-HYACINTHE-JEAN
    2 HILARION, PERE
    2 JARICOT, PAULINE
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 MAC CARTHY, CHARLES
    2 MERILHOU
    2 MONTALIVET, CAMILLE DE
    2 PHILOMENE, SAINTE
    2 WISEMAN, NICOLAS
    3 AMERIQUE
    3 ANGLETERRE
    3 ASIE
    3 LIMOGES
    3 LYON
    3 MONTPELLIER
    3 MONTPELLIER, EGLISE SAINTE-EULALIE
    3 ROME
    3 SARDAIGNE
    3 SIENNE
  • A SA TANTE RODIER (1).
  • RODIER_MADAME
  • le 14 mars 1834.
  • 14 mar 1834
  • Rome,
La lettre

Ma chère tante,

Je voudrais pouvoir vous envoyer tout de suite une réponse à la lettre que M. le curé de Sainte-Eulalie a jointe à la vôtre; mais quoique je me sois sur-le-champ occupé de sa demande, je n’ai encore rien reçu. Dès que j’aurai quelque chose, je m’empresserai de vous le faire parvenir. Je suis bien aise que la dévotion à sainte Philomène se propage à Montpellier. Quoique l’on conte sur cette sainte des choses presque incroyables, je ne doute pas que Dieu ne l’ait choisie pour réveiller la ferveur des temps modernes.

Je ne sais si, dans ma dernière lettre, je vous ai prévenue d’un quiproquo d’une personne qui s’était chargée d’envoyer des livres à Lyon et de vous en faire passer pour le P. Hilarion. Il vous expédia la Vie de sainte Catherine de Sienne. Or, cette Vie devait être, adressée à M. Alibert, chanoine à Lyon. Vous me ferez le plus grand plaisir de la lui envoyer par Mlle Jaricot ou toute autre occasion.

J’ai fait dernièrement une connaissance extrêmement curieuse, c’est celle d’un évêque templier, qui est venu à Rome pour se réconcilier avec l’Eglise. On est fort embarrassé pour décider sur son sort. On ne peut pas nier qu’il ne soit évêque, mais si on le déclare évêque, il faudra admettre que Châtel, Auzou, Barthe, Merilhou, M. de Broglie sont évêques, que M. de Montalivet [et] le roi de Sardaigne actuel sont prêtres. Or, une pareille reconnaissance est terrible. D’un autre côté, si on ne le regarde pas comme évêque, voilà tous les prêtres qui veulent l’abolition du célibat ecclésiastique qui crieront de toutes leurs forces, car cet évêque a été ordonné sous-diacre dans l’Eglise romaine. Cependant, on serait obligé de le séculariser complètement. Il m’a assuré que M. Feutrier était évêque templier et que c’était le poignard sur la gorge qu’on l’avait obligé à signer les Ordonnances.

Je lui demandai un jour quel était le plan d’attaque le plus propre à déjouer tous les plans des sociétés secrètes. Il me répondit que c’était d’agir au grand jour. C’était bien, en effet, ce qui m’avait paru le meilleur. Il y a bien longtemps que M. de la M[ennais] a écrit: « Voulez-vous détruire les sociétés secrètes? faites une bonne société publique. »

Il y a ici un prêtre de Limoges qui est venu pour demander la permission d’aller dans les missions étrangères. Il paraît résolu à travailler dans l’Amérique ou l’Asie du Nord. Il se ferait accompagner de quelques aides. Si le jeune homme dont vous m’avez parlé quelquefois avait le désir de l’accompagner, je pourrais le proposer à ce prêtre, avec lequel je suis extrêmement lié.

Il s’opère dans ce moment un grand mouvement dans la haute société anglaise. Les familles les plus remarquables de l’Angleterre se trouvent en grande partie à Rome pendant cet hiver. Or, il est étonnant combien leurs idées se tournent vers le catholicisme. M. Mac-Carthy, mon ami, me disait que jamais il n’avait vu une disposition plus générale vers la vérité. Pour la seconder le plus possible, son cousin(2), qui est ici à la tête du Séminaire anglais, prêche tous les dimanches des sermons extrêmement suivis par les protestants qui quittent leurs ministre pour aller l’entendre. Pendant la semaine, il donne des conférences qui produisent aussi un heureux résultat. Ces faits et une foule d’autres, que je recueille de tous côtés, me portent à penser que la révolution qui se prépare en Angleterre est le commencement d’une ère de conversions pour cette contréé(3)…

Notes et post-scriptum
1. D'après le brouillon. (Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. Ier, p. 544.)1. D'après le brouillon. (Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. Ier, p. 544.)
2. Wiseman, le futur cardinal.
3. La fin manque.