Vailhé, LETTRES, vol.1, p.754

30 nov 1834 [Rome, ALZON_AUGUSTINE
Informations générales
  • V1-754
  • 0+230|CCXXX
  • Vailhé, LETTRES, vol.1, p.754
Informations détaillées
  • 1 BESTIAUX
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE PRETRE
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CONVERSATIONS
    1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
    1 EPIPHANIE
    1 FETE
    1 HYMNES
    1 MARIAGE
    1 MEMENTO
    1 NEUVAINES DE PRIERES ET DE PENITENCES
    1 NOEL
    1 PARENTS
    1 PRESSE
    1 PROVIDENCE
    1 REPOS
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SACERDOCE
    1 SCANDALE
    1 SOUS-DIACONAT
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BONNETTY, AUGUSTIN
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 FOURRE, ALPHONSE
    2 LA GOURNERIE, EUGENE DE
    2 MONTIGNY, AGLAE DE
    2 PERRET, CLEMENTINE
    2 PIERRE, SAINT
    2 SCOTT, WALTER
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 PARIS
    3 ROME, COLISEE
  • A SA SOEUR AUGUSTINE (1).
  • ALZON_AUGUSTINE
  • fin novembre 1834.]
  • 30 nov 1834
  • [Rome,
La lettre

Je ne puis te dire, ma chère amie, le plaisir que m’a causé ta lettre. Ainsi donc, tu m’attends pour prendre ton

parti. J’admire tous les jours comment la Providence arrange les choses. Je n’aurais jamais pensé être à temps pour t’unir à ton futur contingent, et cependant je vois que les choses se disposent pour que j’aie ce plaisir. Je t’assure que tu as tort de te monter la tête. J’ai la conviction intime que tu auras un bon mari. Je te promets au moins de le demander, une fois que je serai prêtre, avec toute la ferveur dont je serai capable. Je le demande bien à présent, mais dans un mois je serai bien autrement puissant.

Si tu te remets au régime des neuvaines, tu auras soin de me prévenir et nous ferons les choses à deux. Tu ne saurais croire combien la pensée que je pourrai offrir le saint sacrifice pour mes parents me donne de bonheur. Or, comme nous sommes au moins, si je ne me trompe, du cinq au cinq, tu penses que je ne t’oublierai pas dans mes memento, et à ce propos je te prie, si tu le juges bon, de remercier pour moi Mlle Aglaé de ce qu’elle a fait pour ton frère. Tu lui diras que cet individu se propose, si, comme il l’espère, il est prêtre à Noël, de dire la messe pour elle le jour de la fête du Saint Nom de Jésus, qui, si je ne me trompe, est le second dimanche après l’Epiphanie. Je t’engage à te faire faire la traduction des hymnes de cette fête par M. Combalot; c’est, à mon gré, ce qu’il y a de plus doux et de plus suave dans la poésie du moyen âge.

J’ai reçu enfin la lettre de Clémentine Perret. J’avais préparé une réponse tant soit peu burlesque, mais je la supprime de peur de scandaliser la jeune personne qui me suppose au troisième ciel. M. Fouré est une tête ardente, qui se laisse emporter par son enthousiasme pour les gens. Je le conduisis au P. Ventura; il en est fou, il veut se confesser à lui. L’autre nuit, il resta une heure à genoux devant la croix qui est au milieu du Colisée. Il veut ruminer les paroles du P. Ventura, comme un boeuf rumine son foin.

Je te conjure, ma chère amie, de te mettre en quatre auprès de toutes les bonnes âmes que tu connais, pour m’obtenir leurs prières. Tu demanderas, de ma part, à Bonnetty les siennes; tu le remercieras de sa complaisance pour moi pendant l’été, tu lui diras que je trouve ici une foule d’admirateurs de son journal, mais peu d’abonnés. J’ai des matériaux pour son journal, mais je ne sais comment les lui faire passer, parce que je n’ai pas le temps de les copier en forme de lettres (2); Il me tarde de savoir des nouvelles de La Gournerie. J’ai bien peur qu’il ne soit plus à Paris quand vous y arriverez.

J’avais une foule de choses à te dire et je les oublie. Je t’engage à te procurer dans quelque cabinet littéraire les romans en anglais de Walter Scott. C’est une excellente préparation pour apprendre à parler, à cause des dialogues que l’on rencontre.

Je te prie de m’écrire, quoique je sois en retraite pour un mois. Vers le milieu, je prendrai un jour de repos, pour que ma tête puisse y résister. Ainsi j’aurai de tes nouvelles, je t’écrirai aussi dans cet intervalle (3). Cependant, il est probable que, quand je recevrai ta réponse à cette lettre, je serai sous-diacre.

Adieu, ma chère amie. Je t’embrasse de toute mon âme. Je ne relis pas ma lettre.

Emmanuel.

Il paraît que la fête du Saint Nom de Jésus tombera le 18 janvier, jour de la Chaire de saint Pierre. Je dira donc la messe, que je te promets pour Mlle Aglaé, le 12 janvier, jour de l’octave de l’Epiphanie (sic). Je prépare pour toi une neuvaine soignée.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. 1er, p. 592.2. Il me semble pas que, durant son séjour à Rome l'abbé d'Alzon ait envoyé à Bonnetty autre chose qu'une lettre sur les catacombes.
3. Pendant sa retraite, l'abbé d'Alzon n'écrivait qu'à son père.