Vailhé, LETTRES, vol.1, p.841

11 jun 1835 Milan, RODIER_CLEMENT
Informations générales
  • V1-841
  • 0+258|CCLVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.1, p.841
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 CHAPELLE
    1 CLOITRE
    1 MOUTONS
    1 NOBLESSE
    1 PARENTS
    1 PRES ET PRAIRIES
    1 SAINTE VIERGE
    1 SANTE
    1 VOYAGES
    2 BRUNELLESCO
    2 CIMABUE
    2 CREDI, LORENZO DI
    2 FAUVEAU, MADEMOISELLE DE
    2 GIOTTO
    2 ORCAGNA, ANDREA
    2 PIERRE, SAINT
    3 APENNINS
    3 FLORENCE, PALAIS RICCARDI
    3 MILAN
    3 PLAISANCE, CLOITRE SAINT-JEAN DU CANAL
    3 TYROL
  • A SON COUSIN CLEMENT RODIER (1).
  • RODIER_CLEMENT
  • le 11 juin [1835].
  • 11 jun 1835
  • Milan,
La lettre

Mon cher Clément,

Je te remercie de ton exactitude à me répondre. J’ai trouvé ici ce matin ta lettre. Je suis arrivé hier au soir. Je ne pense pas que tes calculs sur mon arrivée auprès de ma famille soient justes, parce que j’ai fait une petite soustraction aux lieux que je me proposais de parcourir.

Pour bien voir le Tyrol, il m’eût fallu un mois. Si j’emploie jamais un mois à visiter des montagnes, ce sera pour refaire ma santé, qui devra être un peu plus dégradée qu’elle ne l’est pour le quart d’heure. Quoique j’eusse bonne envie de te peindre tout ce qu’ont de pittoresque, d’individuel, de sombre, de surprenant, de saillant et d’harmonique, les cascades, les rocs, les vallées, les arbres, les prairies, les chèvres et les petits moutons du Tyrol, tu devras te contenter de mes descriptions des Apennins, de mon admiration pour le gothique lombard, le Quinze-cent, Giotto, Cimabué, Orcagna et Brunellesco. Mon enthousiasme pour les vieilles fresques, dont les plus dégradées sont les plus belles, va toujours croissant, et hier encore j’ai failli demeurer en extase devant les murs du vieux cloître de Saint-Jean du Canal, à Plaisance; on n’y voyait plus que cinq ou six têtes de madones, et encore n’est-il pas bien sûr que toutes en fussent. Mon ami, le temps de Giotto ne reviendra plus.

T’ai-je dit que j’avais fait la connaissance de Mlle de Fauveau? Elle m’avait engagé d’aller voir la chapelle du palais Riccardi à Florence, parce que tous les grands seigneurs peints sur la muraille y avaient des épées d’or en bosse. J’y allai; pas une épée d’or. Juge de mon désappointement. En revanche, j’ai vu au musée de Milan un tableau de Credi, si je ne me trompe, où, pour donner plus de saillant à un saint Pierre, on lui a cloué à la main de véritables clés…(2)

Notes et post-scriptum
1. D'après le brouillon inachevé.
2. La fin manque.