Vailhé, LETTRES, vol.2, p.39

19 oct 1839 Lavagnac, GERMER_DURAND_EUGENE

Félicitations pour sa récente promotion. -Il le prie de lui retenir deux places à la diligence de Montpellier.

Informations générales
  • V2-039
  • 0+285|CCLXXXV
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.39
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CLASSES SCOLAIRES
    1 DILIGENCE
    2 DAVID, LOUIS
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 GRANGENT, STANISLAS-VICTOR
    2 GUFFROY
    2 MOITTE, SCULPTEUR
    2 VIGNAUD, JEAN
    2 VIGNAUD, MADAME JEAN
    3 NIMES
  • A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND.
  • GERMER_DURAND_EUGENE
  • le 19 octobre 1839.
  • 19 oct 1839
  • Lavagnac,
La lettre

Mon bien cher ami,

Je remets à mardi(1) à vous faire mon compliment, car je ne doute pas que votre seconde ne soit un point de transition pour quelque chose de mieux. Soyez assez bon pour me faire retenir deux places dans le coupé de la diligence, qui part le mardi soir, à 9 heures, pour Nîmes. Nous viendrons vous voir avec M. Grangent(2) et nous prendrons vos commissions pour Mme Vignaud(3).

Adieu, mon bien cher ami. Il m’en coûte de penser que nos relations seront moins fréquentes, mais il faut aimer ses amis pour eux.

Tout à vous du fond de mon coeur.

Emm. d’Alzon.

Ne m’oubliez pas auprès de Mme Durand(4).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. C'est-à-dire le 22 octobre, où l'abbé d'Alzon comptait se trouver à Montpellier pour féliciter Durand de sa promotion à la chaire de seconde et, de là, poursuivre son chemin vers Nîmes. Durand avait demandé la rhétorique.
2. Ingénieur en chef des ponts et chaussées; sa femme aidait beaucoup l'abbé d'Alzon dans ses oeuvres.
3. La belle mère de Durand, établie à Nîmes.
4. Cécile Vignaud, femme de Durand, née à Paris le 17 juillet 1818. Son père, Jean Vignaud, de Beaucaire, fut élève du peintre David et composa des tableaux remarqués, dont quelques-uns, ont été conservés. Citons, entre autres, la *Fille de Jaïre*, à Saint-Nicolas du Chardonnet, la *Fuite en Egypte*, à Saint-Pierre de Chaillot la *Mort de Lesueur chez les Chartreux* au musée de Versailles; l'*Apparition de Jésus à Madeleine*, à Beaucaire, et divers autres au musée de Nîmes. Vignaud fonda l'Ecole de dessin à Nîmes, enrichit le musée de cette ville, et mourut en 1825, jeune et fort chrétiennement; son fils fut aussi un peintre de talent. La mère de Mme Durand, Louise Guffroy, s'appelait Moitte de son vrai nom; mais ayant été légalement adoptée par le conventionnel Guffroy, elle prit son nom. Son grand-père, le sculpteur Moitte, avait remporté le prix de Rome en 1768 et fut un artiste distingué; son père avait fait partie de l'Académie de peinture, alors que d'autres Moitte, hommes et femmes, se distinguèrent dans les beaux-arts. Fille d'un peintre, petite fille d'un sculpteur, Cécile était naturellement douée pour les belles-lettres, non moins que pour les arts libéraux. Initiée de bonne heure au dessin et à la peinture, exercée à la musique par sa mère qui était maîtresse de piano, elle reçut une forte éducation littéraire, et devint une jeune fille accomplie. Fort chrétienne, du reste, elle mit comme condition à son mariage avec l'universitaire Eugène Durand, qu'elle n'épouserait qu'un homme fidèle à la loi de Dieu. Elle en eut six enfants, parmi lesquels notre P. Germer. Après la mort de son mari, 16 octobre 1880, Mme Durand entra chez les Oblates de l'Assomption. Malgré son grand âge, elle eut le courage de se rendre à la mission d'Andrinople, en Turquie; puis, de retour en France, elle mourut à Sèvres, le 19 décembre 1886, frappée d'une attaque d'apoplexie pendant son sommeil. Nous aurons souvent l'occasion de rencontrer le nom et le souvenir de cette chrétienne exemplaire.