Vailhé, LETTRES, vol.2, p.83

10 aug 1843 [Paris, MONNIER Jules
Informations générales
  • V2-083
  • 0+309|CCCIX
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.83
Informations détaillées
  • 1 ACADEMIE
    1 COLLEGE ROYAL
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 MAITRES
    1 MINISTERE
    1 PROFESSIONS
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 RHETORIQUE
    1 UNIVERSITES D'ETAT
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 BENDAN
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CHABAUD-LATOUR, FRANCOIS DE
    2 GERMAIN, ALEXANDRE-CHARLES
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 NICOT, JEAN-BAPTISTE
    2 RENDU, AMBROISE
    3 AVIGNON
    3 NIMES
  • A MONSIEUR JULES MONNIER.
  • MONNIER Jules
  • vers le 10 août 1843.]
  • 10 aug 1843
  • [Paris,
La lettre

Sous couleur d’avancement, mais en réalité pour lui infliger une disgrâce, le recteur de l’Académie de Nîmes avait demandé une chaire de rhétorique a Tournon pour Jules Monnier qui professait jusque-là la 3e à Nîmes. Tournon n’étant qu’un collège de 3e classe, le traitement d’un professeur de rhétorique équivalait à celui du professeur de 3e à Nîmes qui perdait par le fait même tout espoir d’avancement immédiat. Monnier fit part de ces désagréments à son ami d’Alzon, dans sa lettre du 29 juillet 1843 que nous avons encore. Ce dernier s’entremit a Paris auprès de ses amis pour faire rapporter la décision. Il y réussit et le communiqua à Monnier dans une lettre perdue aujourd’hui, mais dont celui-ci nous a conservé les dispositions générales dans sa lettre à M. Germer-Durand, du 18 août 1843. Les voici:

… Le recteur doit avoir reçu quelques petits avis du ministère. M. d’Alzon avait agi pour moi pendant toutes ces escarmouches, Il est allé trouver M. Rendu, et, en son nom et celui de l’évêque, sans m’avancer en rien, lui a dit qu’il fallait me laisser à Nîmes, que M. le recteur demandait mon avancement, mais que cet avancement n’était qu’un changement très inopportun, très inutile, et compromettant pour l’Université; que, selon les propres paroles de M. Bendan (si le collège continue, tous les catholiques s’en iront à Avignon), l’influence protestante gagnait trop le collège pour qu’il ne fût pas dans l’intérêt de l’Université de la contre-balancer autant que possible, et qu’il serait très imprudent de faire partir le seul professeur catholique qui s’y fût maintenu et qu’on y eût laissé, après avoir enlevé M. Germain, M. Durand, etc.

« J’ai vu M. Rendu, m’écrivait M. d’Alzon, je lui ai parlé non en votre nom, mais au mien. Je lui ai parlé clair. Sans rien dire contre le collège, je lui ai dit que je vous voulais à Nîmes professeur de rhétorique. Il m’a bien accueilli. La chose a paru lui sourire. »

Il lui a rappelé Les démarches faites pour moi, il y a deux ans, par M. Chabaud-Latour qui m’appuyait, quoique protestant, ce qui conciliait au mieux toutes les exigences. M. d’Alzon, de retour à Nîmes mercredi soir, me transmettait lui-même tous ces détails.

Ainsi le recteur, sans que j’y sois pour rien, demande à la fois mon avancement et que je reste à Nîmes. M. d’Alzon, au nom de l’évêque, demande mon avancement et que je reste dans le collège. Je n’ai plus rien à faire qu’à tout attendre. M. d’Alzon se charge de donner suite aux démarches commencées et me dit qu’il est, jusqu’à nouvelle nécessité, inutile que je me présente au ministère et que je n’ai à me mêler de rien. Tu le vois, nos affaires ont changé du tout au tout. Quel sera le résultat? Probablement de me maintenir à Nîmes dans ma 3e, et, dans un ou deux ans, de m’amener à la rhétorique.

Notes et post-scriptum