Vailhé, LETTRES, vol.2, p.102

2 nov 1843 Lavagnac, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Supplément du bréviaire envoyé. -Notes au texte des Constitutions des religieuses de l’Assomption. -Lecture d’un catéchisme. -Pourquoi ne pas lui écrire et se préoccuper de savoir s’il la comprend? -Quelques nouvelles.

Informations générales
  • V2-102
  • 0+315|CCCXV
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.102
Informations détaillées
  • 1 BREVIAIRE ROMAIN
    1 CATECHISME
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 MALADIES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 RECONNAISSANCE
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 TENTATION
    2 MEUSI, ABBE
    2 MIGNE, JACQUES-PAUL
    2 MOHIR
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    3 LAVAGNAC
    3 LYON
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [2 novembre] 1843.
  • 2 nov 1843
  • Lavagnac,
La lettre

Votre lettre, ma chère enfant, vient me trouver à Lavagnac. Je suis heureux que le supplément du bréviaire que je vous ai envoyé ait pu vous plaire, malgré son état de délabrement. Croiriez-vous qu’il y a trois jours à peine que j’ai songé que j’aurais dû le faire relier?

Quant aux notes mises sur votre manuscrit(2), convenez qu’elles ne vous ont pas plu. J’ai cru le découvrir à la manière dont vous m’en remerciez. Vous prenez la chose trop surnaturellement, pour que la pauvre nature n’ait pas eu quelque révolte ou quelque ironie. D’après ce que vous m’aviez dit précédemment, je vous avoue que je préférerais peu de développements au premier chapitre. Les annotations que vous pourrez faire suppléeront à ce que vous ne dites pas dans les Constitutions et les annotations restent comme la vie de celles qui doivent servir de loi vivante. Si Soeur Th[érèse] -Em[manuel] désire qu’on définisse toutes choses, il faut définir l’esprit de votre Institut et alors faire beaucoup plus long le premier chapitre. Ou bien, par ce mot définir ne veut-elle parler que des prescriptions extérieures, du squelette des Constitutions, sauf à vous à l’animer par l’esprit que vous leur donnerez? Ou bien veut-elle que, sans dire en commençant: nous voulons aller là, chaque mot de la Règle l’indique à sa manière pour chaque point en particulier? Ce dernier avis serait tout à fait le mien.

Je viens de lire le Catéchisme de M. Olier, que vous m’aviez recommandé; je le trouve, en effet, très bon, et je me propose de le faire lire à plusieurs personnes(3).

Pourquoi ne pas m’écrire, lorsque vous en êtes tentée, à moins que ce ne soit une vraie tentation? Ne suis-je pas votre père et ne le croyez-vous pas bien encore? Lorsque vous vous abstiendrez de m’écrire pour quelque motif surnaturel, par exemple quand il vous semblera que Jésus veut votre direction à lui seul, certes, je ne m’y opposerai pas; mais autrement, je finirai par me fâcher si vous faites l’enfant à ce point-là. Je vous assure que je prie bien souvent pour vous et sans effort, mais parce qu’il me semble que Dieu en est content.

Ne vous fatiguez pas trop de savoir si je vous comprends. Je vous assure que dans tout ce qui s’est passé Dieu avait ses desseins. Je ne veux pas m’opposer à la reconnaissance que vous dites avoir pour moi, mais je vous assure qu’elle m’humilie. Cependant, comme j’espère que vous me la témoignerez par vos prières, continuez à en avoir beaucoup.

Je n’ai point encore reçu la messe que vous m’annonciez, parce que je suis absent de Nîmes depuis quelques jours et que mon retour est retardé jusqu’à lundi(4), à cause d’une légère indisposition. Vous ne me dites pas de combien je vous suis redevable. J’espère que vous ne me mettrez pas dans l’obligation de ne plus rien vous demander. Je prendrai au plus tôt les informations pour l’établissement de Lyon dont vous me parlez.

Vos paroles me vont parfaitement et je vous en remercie. Je suis heureux d’entrer tout à fait dans votre sens et je vous comprends à merveille. Je vous promets de faire ce qui dépendra de moi pour vous montrer l’envie que j’ai de profiter de vos bons avis. Votre sentiment me paraît fort vrai, et je tâcherai d’y entrer de toute l’énergie de mon âme.

Adieu, ma fille. Priez pour moi, afin qu’un jour je sois tout entier sous la main Dei miserentis.

Notes et post-scriptum
3. Le nom de l'auteur de ce catéchisme est fort mal écrit. Peut-être s'agit-il de l'abbé Meusi, prêtre du diocèse de Besançon au XVIIIe siècle, qui avait publié le *Catéchisme historique dogmatique et moral des fêtes principales*. Migne a reproduit cet ouvrage dans ses *Catéchismes*. Paris, 1842, t. II, p. 405-604.1. D'après une copie.
2. Il s'agit du manuscrit des Constitutions, que la fondatrice avait envoyé à l'abbé d'Alzon.
3. Le nom de l'auteur de ce catéchisme est fort mal écrit. Peut-être s'agit-il de l'abbé Meusi, prêtre du diocèse de Besançon au XVIIIe siècle, qui avait publié le *Catéchisme historique dogmatique et moral des fêtes principales*. Migne a reproduit cet ouvrage dans ses *Catéchismes*. Paris, 1842, t. II, p. 405-604.
4. Le 6 novembre, ainsi qu'on le voit par la lettre du 8 novembre.