Vailhé, LETTRES, vol.2, p.112

14 dec 1843 Nîmes, ALZON_AUGUSTINE

Son train de vie quotidien et ses maux de dents. -Prochaine installation des Carmélites. -Le Refuge, le pensionnat de l’Assomption et la nouvelle Providence. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • V2-112
  • 0+320|CCCXX
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.112
Informations détaillées
  • 1 ARGENT DU PERE D'ALZON
    1 CLOTURE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRAT D'ACHAT
    1 FONDATION DES CARMELITES DE NIMES
    1 LIVRES
    1 MALADIES
    1 NUTRITION
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 PREDICATION
    1 REFUGE LE
    1 REMEDES
    1 SANTE
    1 VIE ACTIVE
    1 VIN
    1 VISITE DES MALADES
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 CALVIERES, CHARLES-JOSEPH DE
    2 CALVIERES, MADAME CHARLES-JOSEPH DE
    2 DEPLACE, CHARLES
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 VALETTE, MADAME FRANCOIS DE
    2 VERNIERES, JACQUES
    3 AIX-EN-PROVENCE
    3 CASTRIES
    3 NIMES
  • A SA SOEUR AUGUSTINE (1).
  • ALZON_AUGUSTINE
  • le 14 décembre 1843.
  • 14 dec 1843
  • Nîmes,
La lettre

Je retrouve, en rentrant à 5 h. 1/2, ta lettre arrivée depuis longtemps. J’étais sorti à 8 heures du matin et, depuis, je n’avais pas remis les pieds chez moi. C’est mon train de tous les jours. Heureusement que mes maux de dents ont presque entièrement cédé à l’habitude de prendre tous les soirs une tasse de lait au pavot. Je t’en parle, afin que tu en puisses faire l’essai, si tu le juges à propos. Je te prie de dire à maman que la dernière somme que je lui ai envoyée est censée 2 000 francs, parce qu’il faut y ajouter les 500 francs que je lui envoyais et qui étaient ma pension de décembre, plus les intérêts de six mois qu’il faut payer d’avance. Je désire que pour cette somme mon père, s’il le peut, m’en tienne compte exactement. Le billet à six mois de date est du 9 décembre.

Je suis en ce moment fort occupé par un couvent de Carmélites que nous installons la semaine prochaine. Ces saintes filles me donnent un peu de tracas pour leurs grilles et tours. Figure-toi que, venant d’Aix où elles ont une communauté très nombreuse, elles ont cru devoir apporter vingt livres de sucre!

J’ai à trouver un terrain pour le Refuge, qui ne peut subsister où il est, à organiser un pensionnat que j’ai acheté avec un prêtre, mais cela ne presse pas encore; enfin, je pousse à la fondation d’une nouvelle Providence: aujourd’hui, on est en train de marchander une maison. Voilà mes grosses affaires. Ajoute à cela quelques malades et les oeuvres ordinaires; tu comprendras que j’en ai suffisamment pour m’occuper.

Je tâcherai de distraire ta tranquille uniformité par quelques ouvrages, pourvu que tu ne prennes [pas] de préventions avant d’avoir lu. Je ne serais pas fâché de voir M. Vernières à Castries; il serait un peu rapproché de Nîmes et je pourrais le voir un peu plus souvent. Tu me ravis en m’apprenant que les vins augmentent. C’est une chose parfaite, je t’assure, et dont je suis tout disposé à me réjouir avec mon père.

Adieu, chère petite soeur. J’oubliais de te dire que nous avons un prédicateur parfait, le P. Charles Deplace(2). M. de Calvière va fort mal(3); il ne vivra pas longtemps, quoique son état puisse se prolonger à un certain point. On doute pourtant qu’il puisse passer l’hiver. J’irai peut-être voir Marie dans la première semaine de janvier. Adieu, chère amie. Ecris-moi donc quelquefois.

Notes et post-scriptum
1. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. II, p. 479, 493 sq.2. Jésuite, auteur de *Manrèse*. Il quitta la Compagnie de Jésus vers 1848, et devint en 1868 curé de Notre-Dame, à Paris.
3. Charles de Calvière avait épousé une demoiselle de Valette, cousine germaine de la vicomtesse d'Alzon par sa mère, née de Faventine.