Vailhé, LETTRES, vol.2, p.114

10 jan 1844 MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Sa maladie l’a empêché de répondre. -Souhaits de fête. -L’abbé de la Bouillerie.

Informations générales
  • V2-114
  • 0+321|CCCXXI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.114
Informations détaillées
  • 1 CARACTERE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE PRETRE
    1 DOCTRINES ROMAINES
    1 ENERGIE
    1 FONCTIONNAIRES
    1 GRACES
    1 MALADIES
    1 PATIENCE
    1 PIETE
    1 PRETRE
    1 REPOS
    1 TRANSPORTS
    1 TRAVAIL
    1 VIE DE FAMILLE
    2 AFFRE, DENIS
    2 LA BOUILLERIE, FRANCOIS DE
    3 PARIS, FAUBOURG SAINT-GERMAIN
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le 10 janvier 1844.
  • 10 jan 1844
La lettre

Je reçois à l’instant votre cinquième lettre laissée sans réponse. Ma chère enfant, je ne puis vous faire que des excuses. Mais depuis six semaines j’ai tant souffert que j’espère un pardon de vous. Mes douleurs de tête ne me laissent presque pas de repos. J’ai passé des journées au lit. Je ne vous dis ceci que pour que vous ne m’en veuilliez pas de mon silence. Vous comprenez que, malgré soi, on est pris aux moments assez rares de calme par une foule de dérangements qui font couler les heures, que l’on voudrait consacrer à quelque chose de sérieux, en mille inutilités. Aujourd’hui donc vous n’aurez pas grand’chose de moi, et je me contenterai de vous demander un service. Tâchez de me savoir quels sont les prêtres que voit M. le grand directeur général des ponts et chaussées.

Je vous plains beaucoup de tous les ennuis que vous cause la triste affaire de famille dont vous me parlez dans votre lettre d’aujourd’hui. Je demande pour vous à Dieu de ne vous laisser rien perdre de votre patience.

Puisque je ne vous écris pas, il faut que je vous sois bon à quelque chose. Je dirai la messe pour vous, le dimanche du Saint Nom de Jésus. Il me semble que c’est pour vous un anniversaire(2). Je voudrais que vous vous crussiez assez ma fille pour me demander quelquefois des messes.

M. de la Bouillerie est un homme à idées très romaines, large, m’assure-t-on, excessivement mystique et pieux, poète dans le temps à remplir de ses vers tous les portefeuilles du faubourg Saint-Germain, d’un commerce très agréable, mais sans fermeté dans le caractère. Si vous l’avez pour directeur, vous en ferez ce que vous voudrez: il acceptera tout le bien que vous voudrez lui faire. Je ne puis m’expliquer qu’avec sa manière de voir il ait pu se mettre à la queue de M. Affre. Sa piété est très tendre, et je crois qu’il a une belle âme, moins l’énergie(3).

Adieu, chère enfant. Que Dieu, pendant cette année, vous donne son amour avec surabondance et cette latitude du coeur, qui est le fruit de la vraie sagesse!

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.
2. La Mère Marie-Eugénie de Jésus célébrait sa fête à cette occasion.
3. L'abbé de la Bouillerie devint ensuite évêque de Carcassonne et mourut coadjuteur de Bordeaux.