Vailhé, LETTRES, vol.2, p.157

14 jun 1844 Turin, ALZON_MADAME

Ses inquiétude sur le manque de nouvelles de Lavagnac. -Rechute du malade. -Grains de blé provenant de l’Egypte des pharaons. -Son désir de retourner à Nîmes.

Informations générales
  • V2-157
  • 0+338|CCCXXXVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.157
Informations détaillées
  • 1 ACTES MEDICAUX
    1 AGRICULTURE
    1 BLE
    1 DEPOUILLE
    1 MALADES
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 MEDECIN
    1 VETEMENT
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ANGOULEME, DUC D'
    2 ASSAS, MADAME JEAN-FRANCOIS D'
    2 ASSAS, PHILIPPE-FULCRAND D'
    2 BAROLO, MARQUISE DE
    2 PUYSEGUR, ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 ROUSSY DE SALES, FELIX
    2 ROUSSY DE SALES, MADAME FELIX DE
    3 ANGOULEME
    3 EGYPTE
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
  • A SA MERE.
  • ALZON_MADAME
  • le 14 juin 1844.
  • 14 jun 1844
  • Turin,
  • France - Madame
    Madame la Vtesse d'Alzon
    Montagnac (Hérault)
La lettre

Je ne puis vous dissimuler, ma chère petite mère, que nous sommes un peu inquiets de votre long silence: voilà quatre jours que nous sommes sans nouvelles de Lavagnac. Notre malade va un peu mieux depuis hier. Cependant, à 9 h. 1/2, on a trouvé une nouvelle recrudescence: une sangsue a été encore commandée et dans ce moment même on la lui fait. Je n’ai pas voulu y assister, parce que, sortant de table, la vue du sang me donnerait mal d’estomac. Il est déplorable de voir tous les enfantillages que fait ce pauvre Anatole, lorsque les médecins donnent quelque prescription. D’abord, on ne peut pas se fier à ce qu’il leur dit, et je suis bien convaincu qu’il nous fait bien souvent des contes. Hier soir, entr’autres, pour éviter la saignée, il a déclaré qu’une douleur qu’il éprouvait lorsqu’il était appuyé sur le côté gauche avait complètement disparu, et rien n’était plus faux; Marie le lui a fait avouer un moment après. Il faut encourager les médecins qui s’ennuient de tous ces petits manèges.

Marie est un peu fatiguée, mais j’ai soin de la distraire. Les Roussy sont parfaits pour cela; Mme Félix la fait promener tous les soirs en voiture.

Je vous prie de dire à mon père que je lui ménage un cadeau d’agriculteur. M. de Roussy a reçu un épi de blé provenant des grains qui provenaient de grains trouvés en Egypte dans une momie qui avait plus de trois mille ans. Le blé avait produit au second ensemencement 1100 pour un.

Etes-vous allée au mariage de Fulcrand?(1) La mort du duc d’Angoulême n’a-t-elle pas dérangé les toilettes? Ici, la bonne duchesse(2) s’étant drapée de laine, Mme de Roussy n’a pas pu faire autrement que de se draper; Marie tient ferme, elle ne fera qu’un chapeau noir.

Je vous avoue que le temps commence à me paraître un peu beaucoup long, et que je voudrais bien trouver les moyens de m’en retourner à Nîmes, où j’ai beaucoup à faire. Cependant, il faut que je reste auprès de ce pauvre garçon, avec qui il faudra prendre quelquefois le haut ton, afin de lui faire faire ce qui convient à son état.

Pourquoi donc aucun des frères d’Anatole n’a-t-il le sens commun ? M. de Puysegur m’a encore écrit hier une lettre incroyable. Je vous conjure de ne jamais règler nos affaires devant les tribunaux.

Adieu, chère petite mère(3).

Notes et post-scriptum
1. Fulcrand d'Assas, cousin germain d'Emmanuel par sa mère, soeur de la vicomtesse d'Alzon.
2. La bonne duchesse c'est la marquise de Barolo, née Colbert, et Française d'origine.
3. Nous avons omis quelques mots. [Ces mots ont été rétablis d'après T.D.19, p.27 : il s'agit du paragraphe précédent. - Avril 1996].