- V2-158
- 0+339|CCCXXXIX
- Vailhé, LETTRES, vol.2, p.158
- 1 ACTES MEDICAUX
1 ITALIENS
1 LIVRES
1 MAISONS DE CAMPAGNE
1 MALADES
1 MARIAGE
1 MEDECIN
1 SANTE
1 VACANCES
1 VOLONTE DE DIEU
1 VOYAGES
2 ALZON, AUGUSTINE D'
2 ASSAS, PHILIPPE-FULCRAND D'
2 BAROLO, MARQUISE DE
2 PELLICO, SILVIO
2 PERRET, CLEMENTINE
2 PUYSEGUR, ANATOLE DE
2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
2 RIBERI, DOCTEUR
2 ROUSSY DE SALES, FELIX DE
2 ROUSSY DE SALES, MADAME FELIX DE
3 FRANCE
3 LAVAGNAC - A SA MERE (1).
- ALZON_MADAME
- le 21 juin 1844.
- 21 jun 1844
- Turin,
Chère petite mère,
Enfin, les médecins sont contents et, dans deux ou trois jours, ils nous annoncent la convalescence. L’expérience nous profitera, et j’espère que nous saurons forcer notre malade à suivre les prescriptions des médecins, aussitôt qu’il sera mieux. Les Roussy s’en emparent et le conduisent à la campagne: je pourrai alors reprendre le chemin de la France. Je vous avoue qu’il commence à me tarder, car je vois bien que mes vacances à Lavagnac sont perdues pour cette année; mais il faut vouloir ce que Dieu veut et comme il le veut.
J’ai une bonne nouvelle à annoncer à Augustine. Mme de Barol, à qui Marie avait parlé du désir de notre aînée d’avoir quelque livre italien, s’est donné la peine d’en chercher un et l’emporte à la campagne où elle est établie, afin d’y faire mettre quelques lignes de la main de Silvio Pellico; je le prendrai probablement lundi ou mardi(2) en allant la voir à sa vigne.
Nous avons eu ici des journées très chaudes; depuis deux ou trois jours, le temps s’est un peu radouci. Mais j’oubliais de vous dire ce que les médecins ont dit d’Anatole: 1° Diminution de fièvre; 2° Plus de liberté d’esprit; 3° Il se plaint de ses vésicatoires, ce qui prouve que le mal a cédé sur les autres points. Je disais tout à l’heure à M. Riberi qu’il était un peu inquiet: « Tant mieux, m’a-t-il répondu; il revient à son caractère naturel. » Je suis frappé comme, par moments, il ressemble à Alix, grognon. Mme de Barol, qui est encore venue ce matin en partant pour sa campagne, lui a fait un bon sermon. C’est une femme pleine d’esprit et d’amour de Dieu, et qui sait admirablement tourner ses phrases, lorsqu’elle veut dire à quelqu’un son fait.
Fulcrand s’est décidé à écrire à Marie entre le mariage à la commune et le mariage à l’église(3). Mieux vaut tard que jamais. Je vois moins Clémentine Perret, parce que Marie va ordinairement se promener le soir avec Mme de Roussy; Clémentine ne vient qu’à ce moment, et comme Anatole ne peut pas la sentir, je préfère ne pas la retenir, car je garde ordinairement Anatole à cette heure-là. Cette pauvre Marie avait été fort démoralisée par la rechute d’Anatole, mais à présent elle a repris son dessus et chassé les idées noires.
Adieu, chère mère. Je suis bien ennuyé de penser que je ne pourrai pas vous voir cette année, autant que j’en avais le projet.
Emmanuel.3. Fulcrand d'Assas.