Vailhé, LETTRES, vol.2, p.163

1 jul 1844 Turin, CARBONNEL Marie-Vincent ra

Il va rentrer à Nîmes. -Les moments pénibles sont les plus précieux devant Dieu. -Il voudrait la rendre heureuse et sainte, mais l’un ne vient qu’après l’autre.

Informations générales
  • V2-163
  • 0+341|CCCXLI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.163
Informations détaillées
  • 1 BONHEUR
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ESPRIT FAUX
    1 ORAISON
    1 PENITENCES
    1 SAINTETE
    1 SOLITUDE
    1 VOYAGES
    2 CARBONNEL, ANTOINETTE
    2 CARBONNEL, ISAURE
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
    2 PIERRE, SAINT
    3 ANNECY
    3 LYON
    3 NIMES
    3 TURIN
  • A MADEMOISELLE ANAIS CARBONNEL (1).
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • le 1er juillet 1844.
  • 1 jul 1844
  • Turin,
La lettre

Je ne vous ai pas répondu hier, ma chère enfant, parce que le courrier à Turin ne part pas le dimanche et que je croyais qu’il ne partait pas non plus le jour de saint Pierre, qui était samedi. Je veux cependant vous remercier de ce que vous avez enfin bien voulu m’écrire deux mots. Je vous avoue que je les attendais un peu plus tôt et que, si je ne me suis pas adressé à vous, c’est parce que je pensais que vous n’auriez pas besoin d’une lettre de moi pour ouvrir la première une correspondance. Heureusement, je suis à Turin pour trop peu de temps pour que vous puissiez me répondre. Dans huit jours, j’espère bien me mettre en route et arriver à Nîmes pour le 15, au plus tard. Je veux passer un jour à Lyon, mais je ne suis pas encore bien sûr de l’époque de mon départ, parce que j’aurais la plus grande envie d’aller à Annecy visiter le tombeau de saint François de Sales. Ceci mérite un peu réflexion et je ne sais encore le parti auquel je m’arrêterai.

Vous me parlez des moments pénibles par lesquels vous passez. Je vous plains grandement, ma chère fille. Et pourtant, n’est-ce pas le temps le plus précieux, si vous dites à Dieu de bien vous immoler? Il me semble qu’il vous importe beaucoup de vous y maintenir calme et souple, mais point abattue. Je comprends combien la privation de la messe a dû vous paraître pénible, et combien il vous est important de réparer ces grandes privations. Nous tâcherons de revenir sur tout cela. En attendant, méditez beaucoup sur la solitude de saint Jean-Baptiste, qui se priva de voir Notre-Seigneur, excepté quand celui-ci vint le trouver, et qui passa toute sa vie au désert ou en prison. Il n’en devint pas moins un grand saint.

Ne vous inquiétez pas, ma chère enfant, des faux raisonnements qu’on vous fait, et, à leur place, tâchez d’en mettre de bons; mais surtout que rien ne vous sépare de Dieu qui est partout. Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans votre lettre et à quoi je ne puis, par conséquent, pas répondre; mais nous l’éclaircirons, quand je vous verrai. Ne craignez pas de me faire de la peine en vous montrant avec toutes vos tristesses. J’aime bien mieux qu’on me les découvre que lorsqu’il me les faut deviner.

Adieu, ma chère enfant. Dites mille choses pour moi à vos soeurs. Je voudrais pouvoir vous rendre heureuses et saintes, mais l’un ne vient qu’après l’autre, à ce qu’il paraît.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t, IV, p. 410 sq.1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t, IV, p. 410 sq.