Vailhé, LETTRES, vol.2, p.165

3 jul 1844 Turin, ALZON_VICOMTE

Il se prépare à quitter Turin, mais ne pourra se rendre ensuite à Lavagnac. -Le malade va mieux. -Bien qui se fait à Turin. -Mariage projeté.

Informations générales
  • V2-165
  • 0+342|CCCXLII
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.165
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 CURES D'EAUX
    1 INTEMPERIES
    1 MARIAGE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 VOYAGES
    2 BAROLO, MARQUISE DE
    2 BEAUMONT, MADEMOISELLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CLOTILDE, MADEMOISELLE
    2 COURTANCE, MARQUISE DE
    2 MARIE-THERESE, REINE DE SARDAIGNE
    2 PUYSEGUR, ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, LADISLAS DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 REDIER, EUGENE-ANTOINE
    2 ROUSSY, EUGENE DE
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
    3 PIEMONT
    3 TURIN
  • A SON PERE (1).
  • ALZON_VICOMTE
  • le 3 juillet 1844.
  • 3 jul 1844
  • Turin,
La lettre

Il faut que je commence, mon cher petit père, par vous faire amende honorable, puisque vous nous écrivez de si bonnes et de si longues lettres. J’espère que, maintenant que je ne serai plus à Turin, la bonne Marie en profitera. Probablement, je partirai mardi prochain(2) et je serai à Nîmes vers le 15. Je voudrais bien pouvoir vous aller voir, mais le secrétaire de l’évêché m’attend avec impatience pour aller prendre les eaux, dont il a grand besoin, et j’ai pardessus le marché bien d’autres affaires sur les épaules.

Notre malade va de mieux en mieux et grognon de plus en plus. Il m’a fallu avoir une scène ce matin pour comprendre comment il voulait sa soupe et ne lui pas faire prendre quelque chose qui lui pesât. Enfin, nous nous sommes compris, ce qui n’est pas petite affaire. Le jour même où l’évêque de Nîmes se trouvait à Lavagnac, j’allai voir Mme de Barol, et à l’heure où probablement vous eûtes la grêle à Lavagnac, nous eûmes aussi notre orage, mais sans aucun accident. Hier, nous avons eu quelques bourrasques et il a plu pendant toute la nuit. Le temps est, grâce à ces ondées, tout rafraîchi, et je pense que cela ne fera point mal à notre malade.

J’ai eu le bonheur de trouver grâce auprès d’une marquise de Courtance, dame d’honneur de la reine, laquelle me fait visiter divers établissements que la reine protège. Le bien qui se fait à Turin est réellement fort grand. Il y a un peu de paresse dans le caractère, quelque chose de la prudence italienne, mais, à côté de cela, il y a réellement du bon, et je ne suis pas tout à fait de l’avis d’Eugène de Roussy, qui était revenu du Piémont emportant peu d’enthousiasme pour les Turinois. Je crois qu’il n’avait pas assez vu le dessous d’une écorce, en effet, assez curieuse par tous les ridicules aristocratiques dont elle est chamarrée.

Marie a reçu hier une lettre de Clotilde, qui lui annonce le mariage décidément conclu entre Ladislas et Mlle de Beaumont(3). Cependant il est à désirer que l’on n’en parle pas encore, parce que Ladislas n’a encore rien écrit à son frère et que nous-mêmes ne lui en avons rien dit, jusqu’à ce que les communications convenables aient été faites. Ladislas assurait à Clotilde que sa future était déjà éperdument éprise de lui. Clotilde trouve que c’est un peu prompt.

Adieu, cher petit père. Je ne recevrai probablement de vos nouvelles qu’à Nîmes. Je pars décidément mardi prochain. Embrassez pour moi tout le petit peuple.

Notes et post-scriptum
1. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. II, p. 557.2. C'est-à-dire le 9 juillet.
3. Ladislas était frère d'Anatole de Puységur.