Vailhé, LETTRES, vol.2, p.198

13 sep 1844 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Remerciements pour l’envoi d’une image. -Il répondra bientôt à la Soeur Marie-Augustine. -Manière dont elle sera logée à Nîmes. -Nouvelles diverses. -Système de l’abbé Gabriel. -Les abbés Gaume et de la Bouillerie.

Informations générales
  • V2-198
  • 0+355|CCCLV
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.198
Informations détaillées
  • 1 AVENT
    1 DILIGENCE
    1 ECRITURE SAINTE
    1 EPREUVES
    1 ERREUR
    1 OFFICE DIVIN
    1 PREDICATION
    1 RESIDENCES
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SANTE
    1 VENERATION DES IMAGES SAINTES
    1 VOYAGES
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 DUQUESNAY, ALFRED
    2 GABRIEL, JEAN-LOUIS
    2 GAUME, JEAN-ALEXIS
    2 LA BOUILLERIE, FRANCOIS DE
    2 RAUZAN, JEAN-BAPTISTE
    3 LYON
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 13 septembre 1844.
  • 13 sep 1844
  • Nîmes,
La lettre

J’ai reçu ma chère enfant, à vingt-quatre heures de distance, la lettre que M. Gabriel me portait de votre part, et celle où vous me demandez quelques nouvelles explications au sujet de votre voyage. Laissez-moi d’abord vous remercier de votre image. J’aime beaucoup ces petits souvenirs, et si vous voulez m’en donner de cette espèce, je les recevrai toujours avec joie.

Il me paraît convenable de répondre à Soeur Marie-Aug[ustine] pour tout ce qu’elle vous charge de me dire. Je ne sais pourquoi cette bonne Soeur, à qui je ne pense pas souvent, m’intéresse beaucoup, lorsque je fais tant que de penser à elle.

J’arrive à votre lettre d’hier. Lorsque je vous ai donné mon approbation pour votre voyage, je n’ai pas eu la pensée qu’elle fût suffisante. Je vous plains à l’avance de ce que vous aurez à souffrir, supposé que vous exécutiez votre projet. Vous pouvez compter que vous serez logée ici de manière à ne voir personne, si vous voulez n’être vue de personne que des religieuses, qui ne sauront qui vous êtes que par vous. Vous serez reçue à Lyon par les Dames de Marie-Thérèse. Mais vous avez raison: si vous renvoyez votre voyage à l’hiver, je crains pour votre santé.

Je prierai de tout mon coeur pour votre retraite. Que Dieu vous en fasse sortir toute renouvelée, et que le silence dans lequel vous vous placerez vous donne la paix de l’âme dont vous avez besoin et que je vous souhaite de tout mon coeur!

Puisque vous voyez M. Duquesnay, dites-moi ce que vous en pensez: il doit venir nous prêcher l’Avent(2). L’abbé Gabriel m’a donné quatre ou cinq heures. Il en a profité pour me dire certaines choses de son système. Il y a quelques bonnes choses. Ce qu’il dit sur l’adimpleo ea quae desunt(3) me paraît d’une extrême fausseté. Son grand malheur est de chercher dans l’Ecriture des sens exclusifs. Ce qu’il m’a dit sur la certitude m’a plu davantage, quoique j’y voie encore bien du louche. Mais n’ayant pas eu le temps de le faire causer, ni la possibilité de glisser une objection, il est des choses que je n’ai pas suffisamment découvertes ou que je juge très erronées.

Depuis plusieurs jours, je tiens empaquetées vos lettres, parce que je comptais sur une, occasion qui m’échappe. Faut-il vous les envoyer par la diligence?

Si vous venez à Nîmes, je ne vois rien qui vous oblige à voir l’évêque, à moins que M. Gaume ne le désire. Si vous veniez en novembre, vous ne le trouveriez pas. M. de la Bouillerie est un homme très saint, de bon conseil, faible pour lui et prudent. Cependant, il me semble qu’avec une certaine bonhomie, vous en tireriez ce que vous voudriez. Il est très romain.

Adieu, ma fille. Il est tard et je suis en arrière pour mon office; je vais le réciter à votre intention.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.
2. Né a Rouen en 1814, l'abbé Duquesnay entra chez les Missionnaires de France, fondés par la P. Rauzan. Admis ensuite dans le clergé parisien, il fut, en 1871, préconisé évêque de Limoges et transféré, dix ans après, à l'archevêché de Cambrai. Il mourut en 1884.3. *Coloss*. 1, 24.