Vailhé, LETTRES, vol.2, p.200

13 sep 1844 Nîmes, BEVIER Marie-Augustine ra

Ses colères, quand il était enfant. -Il la prie de lui continuer l’envoi de ses avis et de profiter de ceux qu’il lui a donnés.

Informations générales
  • V2-200
  • 0+356|CCCLVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.200
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 COLERE
    1 ERREUR
    1 LIVRES
    1 PREDICATION
    1 RECONNAISSANCE
    1 RETRAITES PASTORALES
    2 DEBUSSI, MAXIME
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  • A LA SOEUR MARIE-AUGUSTINE BEVIER (1).
  • BEVIER Marie-Augustine ra
  • le 13 septembre 1844.
  • 13 sep 1844
  • Nîmes,
La lettre

Madame,

J’apprends par Madame votre supérieure combien j’ai été coupable à votre égard, et je viens vous en offrir toutes mes excuses. Veuillez les accueillir avec toute votre charité et me pardonner, si, en vous disant que la colère m’avait fait pousser des boutons au visage, je ne vous ai pas précisé l’époque de ma vie où cela m’arrivait le plus souvent. Je dois pourtant rectifier une erreur. On vous a dit que j’avais quatre ans quand cela m’arrivait, mais je crois me rappeler d’avoir eu de ces colères, une fois, à sept ans, et, une autre fois, à douze. Depuis, j’en ai bien eu, mais elles ont été moins fortes. On me dit que, lorsque vous faites tant que de vous y mettre, vous jetez les livres et renversez les chaises. Je ne me rappelle pas que cela me soit jamais arrivé, mais c’est probablement parce que je n’avais ni livres ni chaises sous la main.

Du reste, je vous promets de profiter de toutes vos observations et je vous remercie de m’avoir mis si bien à ma place. Je me demande souvent pourquoi d’autres cherchent à m’en tirer. Pour moi, je me trouve très heureux quand on veut bien me dire mon fait, et je vous promets de prier Dieu du fond de mon coeur qu’il vous paie lui-même la dette de reconnaissance que j’ai contractée envers vous.

Le P. Debussy prêche en ce moment, ici, la retraite pastorale et, quoique je ne puisse pas la suivre entièrement, je tâche d’assister à quelques instructions. Il nous dit à tous, en général, ce que vous voulez bien me faire dire en particulier. Deux voix qui partent de points si différents, s’accordant sur le même sujet, ne peuvent que me fournir matière à d’amples réflexions.

Je n’ai qu’une grâce à vous demander, Madame, c’est de vouloir bien continuer vos avis charitables, et, lorsque vous le jugerez à propos, de me les transmettre directement. Je serais ravi si vous vouliez bien, par la même occasion, m’apprendre si vous vous vous rappelez ceux que j’eus l’honneur de vous soumettre, il y a un an.

Veuillez quelquefois prier pour moi, Madame, qui suis honteux de voir tous les jours combien j’en ai besoin, et agréez l’hommage du respect avec lequel je suis votre très humble et obéissant serviteur.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.