Vailhé, LETTRES, vol.2, p.205

8 oct 1844 Nîmes, ACADEMIE de Nîmes

Si Loupot avait le moindre risque à courir, de la part de l’Université, par suite des répétitions qu’il a promises à l’Assomption, l’abbé d’Alzon lui offrirait une place chez lui.

Informations générales
  • V2-205
  • 0+361|CCCLXI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.205
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CORPS ENSEIGNANT
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 FRANCHISE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
    2 LOUPOT, CLAUDE
    2 MONNIER, JULES
  • AU RECTEUR DE L'ACADEMIE DE NIMES.
  • ACADEMIE de Nîmes
  • le 8 octobre 1844.
  • 8 oct 1844
  • Nîmes,
La lettre

Monsieur le recteur,

J’apprends par M. l’abbé Goubier les observations que vous avez présentées à M. Loupot au sujet des répétitions qu’il a promis de donner dans notre établissement(1). J’entre tout à fait dans votre manière de voir, et, comme vous, je serais au désespoir de nuire à un professeur aussi distingué. Aussi viens-je réclamer de votre bienveillance quelques renseignements positifs sur ce qu’il peut avoir à redouter. Si votre avis n’est fondé que sur une simple appréhension, peut-être M. Loupot prendra-t-il sur lui de nous continuer son concours. Si, au contraire, vous croyez vos craintes réellement fondées, nous serions forcés de répondre à la franchise et à la loyauté de votre démarche par une détermination non moins franche et loyale, et nous offririons à M. Loupot une position semblable à celle que nous faisons à MM. Durand et Monnier, ou nous lui rendrions toute sa liberté, pour appeler auprès de nous un des jeunes professeurs gradués qui nous ont offert l’aide de leurs talents.

C’est vous dire, Monsieur le recteur, que nous nous en rapportons en toute confiance à vous des dangers que peut courir l’avenir de M. Loupot. Nous ne voudrions pour rien au monde préparer des amertumes à un homme qui nous a témoigné un si grand intérêt.

Veuillez agréer, Monsieur le recteur, l’hommage de mes sentiments les plus respectueux et les plus distingués.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé d'Alzon avait proposé à Loupot, excellent catholique, de donner quelques répétitions aux élèves de l'Assomption, en dehors des classes qu'il faisait au collège royal, où il était professeur. Celui-ci avait accepté, à moins qu'il ne se fut offert de lui-même, ce qui semble résulter de la correspondance de Monnier avec Germer-Durand. L'Université n'entendait pas qu'un de ses membres usât de sa liberté pour donner des répétitions dans une institution libre qu'elle regardait comme une rivale. Aussi, le recteur d'Académie, Nicot, laissa sans doute entendre à Loupot qu'il devait choisir entre l'enseignement libre et l'enseignement de l'Etat.