Vailhé, LETTRES, vol.2, p.224

23 jan 1845 MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Personnes qu’il s’agit d’intéresser à l’octroi du libre exercice pour son pensionnat. -Le ministre devrait réconcilier l’Université avec le clergé. -Convient-il de faire intervenir plusieurs évêques? -L’Allemand pourra étudier la théologie à Nîmes.

Informations générales
  • V2-224
  • 0+367|CCCLXVII
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.224
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 CLERGE NIMOIS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ETUDIANTS EN THEOLOGIE
    1 GOUVERNEMENT
    1 GRADES UNIVERSITAIRES
    1 LAICAT
    1 LEGISLATION
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 MAITRES
    1 ORDINATIONS
    1 PARLEMENTAIRE
    1 PLEIN EXERCICE
    1 UNIVERSITES D'ETAT
    2 BECHARD, FERDINAND
    2 BEILING, ADOLPHE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 DONEY, JEAN-MARIE
    2 LA BAUME, CHARLES DE
    2 LOUIS-PHILIPPE Ier
    2 SALVANDY, NARCISSE DE
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 DIGNE
    3 MONTAUBAN
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le 23 janvier [1845].
  • 23 jan 1845
La lettre

Je vous remercie mille fois, ma chère enfant, de ce que vous voulez bien faire pour moi. Je vais écrire sur-le-champ à M. Béchard, et je ferai écrire à un autre député de notre département, M. de la Baume, devenu juste milieu depuis peu et qui fera, je crois, quelque chose pour avoir la bienveillance du clergé d e son arrondissement(2). Seulement, puisque vous pouvez faire parler à M. de Salv[andy], ne pouvez-vous pas lui faire insinuer que sa position serait très belle, s’il entreprenait la réconciliation de l’Université avec le clergé, en faisant avant la loi quelques concessions qui, en diminuant certaines irritations, prépareraient une paix désirable après tout pour le gouvernement? Pour le moment, nous avons deux professeurs agrégés des classes supérieures, un docteur en philosophie et trois bacheliers; mais nous aurions plus encore, si l’on nous donnait l’espoir d’obtenir le plein exercice. On pourrait faire observer qu’avec l’intention de faire donner l’instruction surtout par des laïques, il y a évidemment avantage pour l’Université à offrir un débouché au trop plein de ses professeurs

Je n’ai pu encore parler à Monseigneur de Nîmes. Pour les évêques voisins, je ne sais trop ce qu’ils feront. En y réfléchissant, il me paraît que peut-être faire faire la demande par trop d’évêques serait donner trop d’importance à l’établissement. Quoi qu’il en soit, je vais écrire à M. Béchard et le prier de me dire ce qu’il croit pouvoir faire.

Adieu, ma chère enfant. Que de peines je vous donne! Je suis assez osé pourtant de croire que vous le faites avec quelque plaisir pour votre père.

Je ne vois aucun inconvénient à ce que votre jeune Allemand fasse ses classes théologiques chez nous. Plus tard, si Monseigneur de Nîmes refuse de l’ordonner, je le ferai ordonner par l’évêque de Digne ou celui de Montauban(3).

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.
2. Charles de la Baume, d'abord légitimiste, avait été élu député d'Uzès dans les premiers jours de 1844; il venait de passer au parti gouvernemental, dit du juste milieu, parce que le roi Louis-Philippe avait dit, un jour, qu'en fait de politique intérieure, son gouvernement était dans le juste milieu.
3. Mgr Sibour et Mgr Doney, deux amis de l'abbé d'Alzon.