Vailhé, LETTRES, vol.2, p.244

3 apr 1845 [Lussan, GERMER_DURAND_EUGENE

Nouvelles diverses. -Les cancans légitimistes. -Le mémoire ne sera pas lu par le ministre, mais qu’on le fasse court et clair. -Sur le *Manuel* de Dupin.

Informations générales
  • V2-244
  • 0+376|CCCLXXVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.244
Informations détaillées
  • 1 DONS EN ARGENT
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ROYALISTES
    2 BONALD, MAURICE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 DUPIN, ANDRE
    2 LA TOUR D'AUVERGNE, HUGUES
    2 LECOFFRE, J.
    2 MAUNAT
    2 MONNIER, JULES
    2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
    2 NICOLAS, JEAN-EUGENE
    2 ODERO
    2 THIBAULT, CHARLES-THOMAS
    3 ARRAS
    3 LYON
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
  • A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND (1).
  • GERMER_DURAND_EUGENE
  • jeudi, 3 avril 1845.]
  • 3 apr 1845
  • [Lussan,
La lettre

Cher ami,

Je n’ai que le temps de vous répondre un mot, pour ne pas manquer le courrier. Vous pouvez offrir, de ma part, 50 francs à Mme Odéro; c’est tout ce que je puis pour le moment. Je serai à Nîmes lundi ou mardi. Je voudrais encore une de vos lettres; je n’ose vous dire: « Ecrivez-moi »; je ne la recevrais peut-être pas.

Monseigneur se moque assez des cancans légitimistes. J’ignore s’il tiendra bon. Vous savez qu’il ne faut pas scandaliser les faibles. Du reste, on m’avait fait des observations à cet égard, et je n’avais pas voulu y faire attention. Je joins ici pour Monnier une lettre de M. Nicolas. L’histoire de Maunat me surprend bien, mais m’afflige peu. Je suis de votre avis pour le Mémoire: on ne le lira pas, mais je ne serais pas fâché de le voir. Il faut qu’il soit court et clair. L’évêque de Montpellier a adhéré à la lettre de l’évêque d’Arras, et non à celle de l’archevêque de Lyon: notre év[êque] n’y a été pour rien(2).

Adieu. Totus tibi in Christo Jesu.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. II, p. 624.
2. L'évêque de Montpellier était Mgr Thibault; celui d'Arras, le cardinal de La Tour d'Auvergne-Lauraguais; l'archevêque de Lyon, le cardinal de Bonald. Celui-ci, par un document public daté du 21 novembre 1844, avait condamné l'ouvrage de Dupin, procureur général près la Cour de cassation, qui était intitulé: *Manuel du droit public ecclésiastique français*, et un autre ouvrage du même Dupin qui avait pour titre: *Réfutation des assertions de M. le comte de Montalembert dans son manifeste catholique*. Cette condamnation portée par le valeureux cardinal lui valut l'adhésion de la très grande majorité des évêques français. Alors le cardinal-évêque d'Arras adressa, le 5 mars 1845, une lettre à son clergé, par laquelle il refusait de se solidariser avec le cardinal de Bonald, tant qu'il n'aurait pas fait examiner lui-même le livre de Dupin, et il manifestait en termes courtois, mais fort nets, qu'il n'aimait pas cette façon de porter les débats ecclésiastiques devant le grand public. (Voir l'*Ami de la religion*, 11 mars 1845, p. 588.) C'est à cette circulaire qu'adhéra Mgr Thibault, et ce fut une des rares adhésions qu'elle obtint. (Voir l'*Ami de la religion*, 22 mars 1845, p. 725.) Disons à l'honneur du cardinal de la Tour d'Auvergne, qu'une fois le travail de ses examinateurs terminé, le 18 mars 1845, il condamna, lui aussi, le *Manuel* de Dupin. (Voir l'*Ami de la religion*, 22 mars 1845, p. 689.) L'évêque de Montpellier aurait pu attendre la publication de cette seconde circulaire, avant de se prononcer. On trouvera tous les documents relatifs à cette affaire dans le volume in-18, intitulé: *Recueil des actes épiscopaux*. *Actes relatifs à la condamnation du "Manuel du droit public ecclésiastique français*", de M. Dupin, *aîné*. Paris, J. Lecoffre, janvier 1846, VIII-332 pages. Il forme le tome IV du *Recueil des actes épiscopaux* que publiait le Comité pour la défense de la liberté religieuse.2. L'évêque de Montpellier était Mgr Thibault; celui d'Arras, le cardinal de La Tour d'Auvergne-Lauraguais; l'archevêque de Lyon, le cardinal de Bonald. Celui-ci, par un document public daté du 21 novembre 1844, avait condamné l'ouvrage de Dupin, procureur général près la Cour de cassation, qui était intitulé: *Manuel du droit public ecclésiastique français*, et un autre ouvrage du même Dupin qui avait pour titre: *Réfutation des assertions de M. le comte de Montalembert dans son manifeste catholique*. Cette condamnation portée par le valeureux cardinal lui valut l'adhésion de la très grande majorité des évêques français. Alors le cardinal-évêque d'Arras adressa, le 5 mars 1845, une lettre à son clergé, par laquelle il refusait de se solidariser avec le cardinal de Bonald, tant qu'il n'aurait pas fait examiner lui-même le livre de Dupin, et il manifestait en termes courtois, mais fort nets, qu'il n'aimait pas cette façon de porter les débats ecclésiastiques devant le grand public. (Voir l'*Ami de la religion*, 11 mars 1845, p. 588.) C'est à cette circulaire qu'adhéra Mgr Thibault, et ce fut une des rares adhésions qu'elle obtint. (Voir l'*Ami de la religion*, 22 mars 1845, p. 725.) Disons à l'honneur du cardinal de la Tour d'Auvergne, qu'une fois le travail de ses examinateurs terminé, le 18 mars 1845, il condamna, lui aussi, le *Manuel* de Dupin. (Voir l'*Ami de la religion*, 22 mars 1845, p. 689.) L'évêque de Montpellier aurait pu attendre la publication de cette seconde circulaire, avant de se prononcer. On trouvera tous les documents relatifs à cette affaire dans le volume in-18, intitulé: *Recueil des actes épiscopaux*. *Actes relatifs à la condamnation du "Manuel du droit public ecclésiastique français*", de M. Dupin, *aîné*. Paris, J. Lecoffre, janvier 1846, VIII-332 pages. Il forme le tome IV du *Recueil des actes épiscopaux* que publiait le Comité pour la défense de la liberté religieuse.