Vailhé, LETTRES, vol.2, p.247

15 may 1845 [Paris, CARBONNEL Marie-Vincent ra

La manière dont elle sent ses peines lui donne du courage pour porter les siennes. -Si Dieu la veut ailleurs, ce qu’elle fait à présent n’y sera pas un obstacle. -Salvandy est invisible, mais l’affaire du collège de l’Assomption prend une bonne tournure.

Informations générales
  • V2-247
  • 0+379|CCCLXXIX
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.247
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 FATIGUE
    1 JOIE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 TRISTESSE PSYCHOLOGIQUE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 CARBONNEL, ANTOINETTE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 RIGOT, MADAME
    2 SALVANDY, NARCISSE DE
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE ANAIS CARBONNEL (1).
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • vers le 15 mai 1845.]
  • 15 may 1845
  • [Paris,
La lettre

La supérieure des Carmélites a eu une très bonne idée, ma chère enfant de vous engager à m’écrire et quelque tristesse que me manifeste votre lettre, j’éprouve de la joie en la lisant. Il y a, dans votre manière de sentir vos peines, quelque chose qui me va si bien que je me sens du courage pour porter les miennes, quand je vous trouve ainsi sur le point de succomber. Le bien que vous me faites m’imposerait l’obligation de vous aider, à mon tour, quand je n’aurais pas, pour le faire, d’autres motifs que le désir bien vrai de vous voir sainte et aussi une paternelle affection, à laquelle vous ne voulez pas assez croire.

Voici ma réponse en deux mots. Allez toujours en avant; si Dieu vous veut ailleurs, ce que vous faites à présent n’y sera pas un obstacle. Je comprends la fatigue qui vous écrase et vous empêche de vous donner à Dieu aussi généreusement que vous pourriez le faire. Mais, mon enfant, tout est prévu par la miséricorde divine dans les plans divers de notre sanctification. Donc vous me promettez de ne pas vous décourager, jusqu’à ce que je revienne. Il me semble que Dieu vous veut là où vous êtes; ne vous tracassez pas d’autre chose. Du reste, si vous avez encore quelque chose qui vous peine, écrivez-moi, je vous en conjure, je vous l’ordonne même.

Adieu, ma chère enfant. Je prierai pour vous tout particulièrement ces jours. Tâchez de porter vos peines en union avec les délaissements de notre divin Sauveur. Dieu, soyez-en persuadée, vous fait trouver profit en tout ceci, pourvu qu’au lieu de l’impatience vos ennuis vous aident à acquérir une plus complète résignation. J’ignore si je serai à Nîmes avant trois semaines. M. de Salvandy est invisible; cependant on s’accorde à dire que mon affaire a pris une bonne tournure.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

E. d’Alzon.

Que devient Mlle Antoinette? Veuillez offrir mes hommages à Mme Rigot.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.