Vailhé, LETTRES, vol.2, p.256

8 jun 1845 Paris, CARBONNEL Marie-Vincent ra

Lettres perdues. -L’idée d’aller à Beaucaire est de Goubier. -Si Dieu lui enlève les ouvriers sur lesquels il comptait, il lui en donnera d’autres. -Sa maladie.

Informations générales
  • V2-256
  • 0+384|CCCLXXXIV
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.256
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 EPREUVES
    1 MALADIES
    1 OPINION PUBLIQUE
    1 PERSEVERANCE
    1 PLEIN EXERCICE
    2 BOUCARUT, JEAN-LOUIS
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
    3 BEAUCAIRE
    3 MAS BOULBON
    3 NIMES
  • AUX DEMOISELLES CARBONNEL (1).
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • le 8 juin [1845].
  • 8 jun 1845
  • Paris,
La lettre

Je commence par vous dire, ma chère enfant, qu’il y a eu évidemment des lettres perdues ou de votre côté ou du mien. Je ne crois pas être resté longtemps sans vous répondre. Ainsi je crois pouvoir être tranquille à cet égard. Quant au projet que l’on me prêtait, je puis vous affirmer que je suis tombé des nues, quand M. Goubier me l’a appris. Cependant l’idée d’aller à Beaucaire, s’il y a impossibilité de rester à Nîmes, m’a frappé quand M. Goubier me l’a communiquée, et je ne vous dissimule pas que je la mûris, sans pourtant avoir en ce moment rien d’arrêté dans ma pensée. Je fais ce que je puis pour obtenir le plein exercice à Nîmes. Si je ne l’obtiens pas, nous verrons, entre M. Goubier et moi, ce que nous pourrons faire et s’il vaut mieux attendre à Nîmes que d’aller à Beaucaire.

Je comprends que vous ayez été peinée d’apprendre par le public ce que j’eusse dû vous apprendre, si le public eût été bien informé. Mais pouvais-je penser qu’une conversation, dans laquelle j’avais parlé à M. Boucarut du Mas Boulbon, d’après un avis de M. Goubier, et qui n’avait eu aucune suite, pût amener de pareils résultats? Dieu me fait la grâce, à mesure que je vois plus d’obstacles, d’avoir plus de persévérance. S’il m’enlève les ouvriers sur qui je comptais le plus pour travailler à son oeuvre, il m’en donnera d’autres. Je n’en suis pas moins affligé de toutes vos souffrances, mes pauvres enfants, et je voudrais pour beaucoup en avoir exclusivement le poids et la douleur.

J’ai un assez violent mal de gorge. Ecrire me porte le sang à la tête. Je m’arrête. Je tâcherai de vous écrire encore demain. Adieu. Je demande pour vous à Notre-Seigneur que votre patience et votre douceur conservent intacts tous les mérites que les ennuis qui vous entourent vous fournissent l’occasion d’accumuler.

Veuillez dire à M. Goubier que sa lettre du 4 et la vôtre du 5 me sont arrivées le même jour.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.