- V2-260
- 0+387|CCCLXXXVII
- Vailhé, LETTRES, vol.2, p.260
- 1 EVECHES
1 EVEQUE
1 GOUVERNEMENT
1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
1 MALADIES
1 NOMINATIONS
2 AFFRE, DENIS
2 BAILLES, JACQUES-M.-JOSEPH
2 BLANQUART DE BAILLEUL, LOUIS
2 BONNECHOSE, HENRI-M.-GASTON DE
2 CARNE, LOUIS-JOSEPH
2 COQUEREAU, FELIX
2 DECAZES, ELIE
2 DONEY, JEAN-MARIE
2 DUQUESNAY, ALFRED
2 FAGET
2 FORNARI, RAFFAELE
2 GREGOIRE XVI
2 GRIVEL, ABBE
2 JACQUEMET, ANTOINE-MATHIAS
2 JOINVILLE, FRANCOIS D'ORLEANS PRINCE DE
2 LACORDAIRE, HENRI
2 ROSSI, PELLEGRINO
2 SALVANDY, NARCISSE DE
2 VALGALIER, ABBE
3 JOINVILLE-LE-PONT
3 LUCON
3 MONTAUBAN
3 NIMES
3 PARIS
3 ROME
3 ROUEN - A MONSEIGNEUR CART, EVEQUE DE NIMES (1).
- CART Mgr
- le 27 juin [1845].
- 27 jun 1845
- [Paris],
Monseigneur,
Ainsi que j’avais l’honneur de vous le dire, dans ma lettre d’avant-hier, j’ai vu le nonce. Une des choses dont il m’a parlé était relative à l’affaire des Jésuites. Il paraît que M. Rossi a empaumé, à Rome, l’abbé de Bonnechose, lequel fait tout ce qu’il peut pour engager les évêques à déclarer qu’ils ne s’opposeront pas aux mesures que l’on voudrait prendre contre les Révérends Pères. M. de Bonnechose a écrit, en ce sens, à l’évêque de Montauban (et à d’autres évêques), lequel a répondu qu’à la place du Supérieur général il ordonnerait aux Jésuites de se retirer tout doucement, mais qu’il croyait ne pas devoir émettre, comme évêque, d’avis contre les Jésuites et qu’il ne pensait pas que le Pape dût, non plus, manifester la moindre part à cette affaire. Le nonce voudrait que, si vous le jugiez à propos, vous écrivissiez à Rome au Pape lui-même pour lui dire votre avis à cet égard. Il paraît qu’en opposition aux démarches de M. de Bonnechose, l’archevêque de Rouen(2) va envoyer les lettres de vingt-cinq ou vingt-six évêques, qui ont des Jésuites dans leurs diocèses et qui tous, à l’exception de l’archevêque de Paris, déclarent qu’ils les défendront tant qu’ils pourront.
Vous connaissez mon peu d’enthousiasme pour les Jésuites. Or, si vous me demandiez mon avis, je me permettrais de vous dire que je suis tout à fait de celui du nonce. J’ai vu, ici, bien des gens qui ne les aiment pas plus que moi, dans le monde catholique, et tous, à l’exception de Carné et du P. Lacordaire, pensent que les Jésuites doivent tenir bon. Voilà ma commission faite.
Comme on m’attend, je ne vous donnerai que deux nouvelles. L’abbé Duquesnay a failli mourir d’une fluxion de poitrine; hier, il allait un peu mieux. Il paraît que M. Jaquemet est évêque de Luçon. Les trois concurrents sont M. Grivel, qui voulait aller à votre place, dans le temps, régir le diocèse de Nîmes, appuyé par M. Decazes; l’abbé Coquereau, protégé du prince de Joinville; l’abbé Valgalier, poussé par M. Faget. C’est le dernier qui aurait eu le plus de chances, si M. Jaquemet n’était pas nommé(3).
Adieu, Monseigneur. Veuillez agréer l’expression de mon humble et profond dévouement.
E. d’Alzon.
J’apprends, à l’instant même, par le médecin de M. de Salvandy, qu’il y a, depuis quelques jours, recrudescence d’opposition contre la liberté d’enseignement. Je vais voir de remonter à la source de ce mécontentement.
E.D'ALZON3. La nouvelle était prématurée; c'est Baillès qui fut nommé évêque de Luçon le 15 août 1849. Jaquemet devint évêque de Nantes en 1849; des trois autres ecclésiastiques désignés ici, aucun ne devait parvenir à l'épiscopat.