Vailhé, LETTRES, vol.2, p.269

13 jul 1845 [Paris, ALZON_AUGUSTINE

Il est à Paris pour quelques semaines encore. -Un prétendant périgourdin. -Nouvelles religieuses. -Autres nouvelles.

Informations générales
  • V2-269
  • 0+390|CCCXC
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.269
Informations détaillées
  • 1 EVEQUE
    1 LIVRES
    1 MARIAGE
    1 PLEIN EXERCICE
    1 REPAS
    1 RESIDENCES
    1 TRISTESSE
    1 VETEMENT
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BESSON, LOUIS
    2 BONNECHOSE, HENRI-M.-GASTON DE
    2 BONNETTY, AUGUSTIN
    2 ESGRIGNY, JEANNE D'
    2 ESGRIGNY, LUGLIEN de JOUENNE D'
    2 ESGRIGNY, MADAME LUGLIEN D'
    2 GENIEYS, MADAME
    2 GREGOIRE XVI
    2 LOUIS-PHILIPPE Ier
    2 MAC GAURAN, MISS
    2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
    2 MUNSTER, COMTE DE
    2 SALVANDY, NARCISSE DE
    2 VILLEQUIER, LES
    2 VILLEQUIER, MADAME DE
    3 BAGNERES-DE-BIGORRE
    3 BAREGES
    3 HANOVRE
    3 MONTPELLIER, EGLISE SAINTE-EULALIE
    3 PARIS
    3 PERIGORD
  • A SA SOEUR AUGUSTINE(1).
  • ALZON_AUGUSTINE
  • vers le 13 juillet 1845.]
  • 13 jul 1845
  • [Paris,
La lettre

Maman fait bien de ne pas m’attendre, chère petite soeur, car je suis encore à Paris pour trois semaines au moins. M. de Salvandy est un homme insupportable. Il faut prendre les gens comme ils sont et le temps comme il vient. M. de Salvandy est invisible et le temps est affreux; ici, nous avons des pluies continuelles. J’ai changé deux fois de souliers et je vais en changer une troisième pour aller dîner chez Mme de Villequier.

Nous ne parlerons plus de M. de B., puisqu’il te déplaît. Je t’annonce que Mme Génieys vient de te détacher, en guise de limier, un prétendu futur, qui ira te chercher à Barèges d’abord. Je ne sais si, ne te trouvant pas, il te poursuivra à Bagnères-de-Bigorre. Tu es prévenue; tu ne m’accuseras jamais de trahison. Le personnage a vingt-huit ans, est marquis, possédant des terres et une famille en Périgord. Son nom m’échappe, j’aurais dû l’écrire. Tâche de te tenir sur tes gardes envers tous les marquis périgourdins de vingt-huit ans.

Je voudrais te donner des nouvelles. En voici deux. Primo. Louis-Philippe promet qu’il accordera des maisons de plein exercice à tous les évêques qui en demanderont. Ceci est très bon. En second lieu, il paraît que c’est bien le Pape qui, en dernière analyse, a abandonné les Jésuites, ce qui fait ici le plus déplorable effet; tous les catholiques sont ici complètement découragés(2).

Miss Mac-Gouran m’a honoré hier de sa visite; elle m’a dit qu’elle avait un livre à toi. Je lui ai dit que j’irais le chercher, et je viderai alors la question de l’argent en lui en offrant le prix. Je n’ai aucune nouvelle d’Egli (?), sinon qu’elle est à la campagne. Peut-être m’en donnera-t-on tout à l’heure avec plus de détails. Bonnetty va se loger dans la même maison que Mme de Villequier, la mère. Il ne me parle jamais de toi; c’est étonnant. Dois-je lui en parler? Mme de Jouenne a mis au monde une petite fille; son père est heureux (le père de la petite fille); cependant, il eût bien voulu un garçon.

Le protestant que M. de Montalembert m’avait recommandé s’appelle le marquis ou le comte de Munster, grand-maréchal de Hanovre. Je crois que c’est le curé de Sainte-Eulalie qui l’a baptisé.

Adieu, chère amie. Amuse-toi bien et donne-moi des nouvelles de maman. Je dis ici à tout le monde que je ferai tout mon possible pour te décider à venir à Paris, l’hiver prochain. T’y déciderai-je?

J’ai dîné chez les Villequier. Rien de nouveau, sinon que les pauvres Jésuites sont plus que jamais enfoncés. Je te dis ceci, le coeur triste de voir [que telle est] la récompense d’un zèle peu éclairé quelquefois, mais incontestable. Bon Dieu, qui est sûr de ne pas se tromper? Mais faut-il attendre quelque chose des hommes? Adieu.

Notes et post-scriptum
1. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. II, p. 700.
2. Il paraîtrait que ce fut surtout l'abbé de Bonnechose, alors supérieur de Saint-Louis des Français à Rome, plus tard archevêque et cardinal, qui décida le Pape et le Supérieur général des Jésuites à faire les concessions demandées par le gouvernement français. (Voir Besson *Vie du cardinal de Bonnechose*, t. Ier, p. 253-260.)2. Il paraîtrait que ce fut surtout l'abbé de Bonnechose, alors supérieur de Saint-Louis des Français à Rome, plus tard archevêque et cardinal, qui décida le Pape et le Supérieur général des Jésuites à faire les concessions demandées par le gouvernement français. (Voir Besson *Vie du cardinal de Bonnechose*, t. Ier, p. 253-260.)